Décryptez Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot avec l’analyse du Que faut-il retenir du Supplément au Voyage de Bougainville , le conte
Supplémentau voyage de Bougainville de Denis Diderot (Fiche de lecture) - Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre par Fanny Normand aux éditions lePetitLitteraire.fr. Décryptez Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot avec l’analyse du Que faut-il retenir du Supplément au Voyage de Bougainvil
Supplémentau voyage de Bougainville - Denis Diderot (Fiche de lecture) - Analyse complète de l'oeuvre par Sophie Lecomte aux éditions FichesDeLecture.com. Cette fiche de lecture sur le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot propose une analyse complète : • un résumé du Supplément au Voyage de Bougainvi
Extrait Le Supplément au voyage de Bougainville a été publié en 1773 : un an après la fin de la publication de l’Encyclopédie, un an avant que Louis XVI n’accède au pouvoir. Diderot est l’un des plus célèbres philosophes des Lumières, mouvement du 18ème siècle qui vise à mettre en avant la raison, les sciences, le progrès
Ecrivaintalentueux, Denis Diderot écrit le conte philosophique 'Le Supplément au voyage de Bougainville' mais celui-ci ne sera publié qu'après sa mort, soit en 1796. Le Supplément au
Supplémentau Voyage de Bougainville book. Read 32 reviews from the world's largest community for readers. Bougainville fut le premier Français à faire l Read 32 reviews from the world's largest community for readers.
Fichede lecture ; supplément au voyage de Bougainville, de Denis Diderot ; analyse complète de l'oeuvre et résumé . Fiche de lecture ; supplément au voyage de Bougainville, de Denis Diderot ; analyse complète de l'oeuvre et résumé . Fiche; Autres éditions(1) 0 note . Fanny Normand. Date de parution : 22/04/2014; Editeur : EAN : 9782806212344;
Entre1976 et 1977, Bougainville, marin, découvreur, journaliste, explore et raconte le Monde. De cette relation de voyage, Diderot entend donner sens aux impressions prétendument brutes rapportées par le marin. La sexualité, l'autorité, l'organisation sociale, tout est prétexte à l'analyse savo
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Il baptise cette terre Nouvelle Cythère » en reprenant le nom de l’île grecque en hommage à Aphrodite qui est la déesse de l’Amour. Il parle des Tahitiens comme de gens accueillants et chaleureux mais cette image cache le fait que la hiérarchie y est très présente il y a des esclaves, les femmes n’ont aucun pouvoir, le chef a droit de vie et de mort sur le peuple. Il est aussi surpris par les guerres constantes entre les différentes îles. Après cette importante découverte, le navigateur connaît un grand succès avec le récit de son voyage intitulé Voyage autour du monde» publié en 1771. Ce récit sera repris par Diderot dans le Supplément au voyage de Bougainville », qui connaîtra également un immense succès. Analyse du texte • Bougainville montre la hiérarchie qui existe chez les Tahitiens. Il nous dit que les hommes ne mangent pas avec les femmes car elles sont leurs servantes. Les femmes portent le deuil des maris mais cela n’est pas réciproque. Les marques de deuil sont une coiffure de plumes dont la couleur est consacrée à la mort, comme le noir, elles portent aussi un voile qui couvre le visage. • Il montre aussi qu’il est difficile de donner un point de vue sur la religion des Tahitiens qui sacrifient des êtres humains à leurs dieux. Avant de les sacrifier, ils les conservent longuement sur une espèce d’échafaud que couvre un hangar. A Tahiti, les prêtres ont la plus redoutable autorité. • Dans l’île elle-même règne la paix mais entre les îles voisines, il y a constamment des guerres. Les Tahitiens se servent de grandes pirogues pour les descentes et pour les combats de mer. Pour tuer leurs ennemis, ils utilisent des armes telles que les arcs, les frondes et des piques de bois très dur. La guerre, entre eux, est très cruelle. Quand un peuple est vainqueur, il tue tous les hommes et viole les femmes et les filles des perdants. Denis Diderot s’est fortement inspiré du texte de Bougainville pour écrire Le Supplément au Voyage de Bougainville » mais il a apporté d’importantes modifications en faisant de l’île une utopie. Sources Wikipedia l’ Biographie de Diderot Denis Diderot naît à Langres en 1713 dans un milieu bourgeois. Il étudie la philosophie, la théologie et le droit. Puis il se découvre une nouvelle passion, le théâtre et crée un genre nouveau, le drame bourgeois, qui se situe entre comédie et tragédie et présente une peinture réaliste de la société de son temps. En 1741, il tombe amoureux d’Anne Toinette Champion et veut l’épouser mais son père refuse et fait enfermer son fils chez des moines. Denis Diderot arrive à s’échapper. Il revient à Paris et épouse secrètement Anne Toinette le 6 novembre 1743. En 1745, il débute son activité philosophique et se consacre à la constitution de l’Encyclopédie, qui comportera 35 volumes réalisés entre 1751 et 1772. L’Encyclopédie vise à rendre compte du progrès humain dans tous les domaines, une place majeure étant accordée aux techniques. Diderot a 150 collaborateurs comme par exemple Montesquieu, Rousseau, Voltaire et de nombreux spécialistes, médecins et ingénieurs entre autres. Précédée du Discours préliminaire » de d’Alembert, l’Encyclopédie impose l’idée du progrès économique. En 1772 Diderot publie une œuvre importante dont le titre est Supplément au Voyage de Bougainville». Il y développe une morale sociale qui rejoint le mythe du bon sauvage et analyse l’idée de nature. Il meurt le 31 juillet 1784 à l’âge de 70 ans. Quelques mois après sa mort, sa bibliothèque et ses manuscrits sont achetés par Catherine II de Russie et transportés à Saint-Pétersbourg. Sources Itinéraires Littéraires – XVIIIe siècle livre Hustache Margaux 2e 9 Diderot Supplément au voyage de Bougainville. Le texte de Diderot nous offre une toute autre image du voyage de Bougainville. Il se présente sous forme d’un dialogue entre A et B, personnages imaginaires de Diderot qui se disputent en débattant sur leur façon de vivre. Diderot décrit un monde merveilleux où règnent la liberté et l’égalité. Un véritable monde utopique. Les Otaïtiens se contentent de ce que la nature leur offre, ils vivent heureux avec le peu qu’ils trouvent. Nous découvrons ensuite un vieil homme qui vante sa façon de vivre. Il nous décrit un mode de vie différent du nôtre il vit sans guerre et il est choqué de ce que les Européens font dans leurs pays. Il est contre la colonisation de son pays, il ne veut pas adopter les mœurs des Européens que leurs besoins factices » et leur soif de pouvoir condamnent à une vie tourmentée » et finalement malheureuse. Dans ce récit, Diderot, très en avance sur son temps, critique ce que nous appellerions aujourd’hui la société de consommation » mais sa présentation de Tahiti s’éloigne fortement de la description qu’en avait faite Bougainville. L’arrivée de Bougainville chez les Tahitiens. Cette illustration extraite de l’ouvrage de Bougainville montre l’accueil réservé aux Européens.
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Denis Diderot Supplément au voyage de Bougainville notice préliminaire Garnier, 1875-77pp. 195-198. Bougainville Louis-Antoine, mathématicien, militaire et marin, accomplit, de 1766 à 1769, le premier voyage autour du monde exécuté par un Français. La relation de ce voyage parut en 1771. Elle eut un grand retentissement et elle devait, tout naturellement, éveiller l’attention de Diderot. Il en fit un premier examen qu’il destinait très-probablement à laCorrespondancede Grimm, mais qui ne figure pas dans ce qui en a été publié. Grimm avait en 1766 15 décembre assez vivement attaqué M. de Bougainville, à qui il reprochait de ne pas ajouter foi aux proportions colossales des Patagons ; peut-être ne voulut-il pas paraître se déjuger en louant un homme qu’il avait accusé de corriger parfois ses opinions d’après ses intérêts. Cette première note de Diderot, dans laquelle on voit déjà le germe duSupplément au Voyage de Bougainville, se trouvait dans les manuscrits inédits de l’Ermitage, et nous avons cru devoir la donner ici comme la préface obligée de ceSupplément. Les quelques répétitions qui se présenteront dans les premières pages seront même utiles pour faire bien sentir les procédés de travail employés par Diderot et prouver qu’il improvisait moins qu’on ne l’a dit. Cette rédaction primitive est de la fin de 1771, ainsi que le prouvera la note page 206. Quant auSupplément, il fut composé quelque temps après, mais il resta également inédit. Diderot, dans la dernière période de sa vie, répugnant à toute idée de publicité, écrivait pour lui seul et pour ses amis ; il laissait alors aller sa plume sans aucune précaution, prêtait ses manuscrits, dont qui voulait prenait lle copie, puis semblait les oublier. Celui-ci tomba entre les mains d’un homme qui était de la société de D’Alembert et de Mde l’Espinasse et qui ne le laissa pas perdre. Cet homme soigneux était l’abbé Bourlet de Vauxcelles. Naigeon en fait un portrait peu flatté, non parce que l’abbé avait publié avant lui cet ouvrage de Diderot, mais parce qu’il avait accompagné cette publication d’une diatribe contre l’auteur, qu’il accusait d’avoir, par cette joyeuseté de philosophe, été le véritable instituteur de lasans-culotterie, dont le nom, digne de la chose, n’a été connu qu’après elle ; » et d’avoir appris aux Chaumette et aux Hébert à déclamer contre les trois maîtres du genre humain le grand ouvrier, les magistrats et les prêtres. » Cette sainte colère avait attendu pour s’exprimer la fin de la période révolutionnaire. Le recueil intituléOpuscules philosophiques et littéraires, qui contient leSupplément au Voyage de Bougainvillele etDialogue avec la Maréchale, est de 1796 Paris. On se demande comment l’abbé avait pu conserver si longtemps dans son portefeuille une pièce à tel point dangereuse, qu’elle avait, même inédite, inspiré les Chaumette et les Hébert ! Était-ce par l’effet d’un avertissement d’en haut ? L’aurait-il communiquée au public si les agitations politiques ne lui avaient pas paru donner à son recueil un certain à-propos… commercial ? N’y a-t-il là qu’une de ces inadvertances dont l’abbé de Vauxcelles était coutumier ? Il est difficile de percer ce mystère. Nous parlons d’inadvertance. C’était en effet l’un des défauts de ce prêtre, qui fut un assez pauvre écrivain et un prédicateur plus médiocre encore. Naigeon, piqué au vif par son procédé à l’égard d’un homme qui l’avait reçu familièrement, rapporte, mais non pour lle l’excuser, comme nous l’essayons bénévolement, qu’un jour, voulant demander à D’Alembert et à Diderot, en présence de Mde l’Espinasse, leur opinion sur un sermon qu’il devait prononcer le dimanche suivant, l’abbé de Vauxcelles se laissa tellement emporter par l’enthousiasme qu’il oublia de sauter un passage dans lequel il attaquait très-vivement les doctrines et la personne de ses hôtes. Ceux-ci, quelque peu étonnés d’être les confidents de cette critique assez dure, lui représentèrent que, dans les termes où il se trouvait avec eux, il serait au moins convenable qu’il adoucît un peu ses expressions. L’abbé avoua en effet qu’il était allé trop loin et promit, non point d’adoucir, mais de supprimer tout à fait ce passage, dont il n’avait pas d’abord mesuré la portée. Il partit sur cette assurance et le dimanche d’après il prononça son sermon. Malheureusement, par une nouvelle inadvertance, il se trouva que le fameux passage en fut la partie la plus développée et la plus vigoureuse. lle On ne reçut plus l’abbé de Vauxcelles chez Mde l’Espinasse. Il n’avait pas pensé qu’on se défierait de ses promesses et qu’on irait écouter son sermon. Il y a dans ce dialogue, à côté des négligences de style habituelles à Diderot, quelques passages vraiment remarquables. Meister citait le discours du vieillard comme un des plus beaux morceaux d’éloquence sauvage qui existent en aucune langue. » Quant aux idées, elles sont discutables. Il y en a quelques-unes qui se rapprochent de celles que l’auteur avait sans doute soufflées à Rousseau lorsque celui-ci écrivit sonDiscours pourl’Académie de Dijon. Il les a reprises, mais à son point de vue spécial, qui est toujours dirigé plutôt vers les questions morales que vers celles de la politique. Il ne touche à ce monstre vers la fin que fort légèrement et avec cette réserve qu’il faut corriger les idées avant de toucher aux institutions. L’enthousiasme qu’il manifeste pour les coutumes de Taïti était en partie justifié par la peinture que Bougainville avait faite de cette Nouvelle Cythèrecomme il l’appela d’abord. Peut-être même Diderot avait-il eu d’autres témoignages plus directs. Il y avait parmi les explorateurs, comme passager, un prince de Nassau qu’il a pu connaître et entendre il avait dédiéle Père de famillela à princesse de Nassau-Saarbrück. Il existe en outre un manuscrit, conservé actuellement à la bibliothèque du Muséum de Paris, et dont l’auteur était un volontaire qui avait pris part à l’expédition. Ce manuscrit, en trois cahiers, est intitulé Journal de navigationpour servir à moi, Charles-Félix-Pierre Fesche, volontaire sur la frégate du roila Boudeuse, commandée par M. le chevalier de Bougainville, capitaine de vaisseau, armée en partie à Nantes, en partie à Brest, dans l’année 1766, ladite frégate montant vingt-six pièces de canon de douze et deux cent vingt hommes d’équipage, destinée à faire le tour du monde ; commencé le 4 octobre 1766. » Le volontaire Fesche, qui n’écrit pas en philosophe, mais en voyageur sans prétention, tombe, comme Diderot, dans l’admiration en présence des mœurs des Taïtiens, et cette admiration le pousse à faire des réflexions fort analogues, pour le fond, à celles que nous lirons tout à l’heure. Il ne nous paraîtrait pas déplacé d’en donner ici quelques échantillons si l’effervescence sensuelle à la vue de la première femme qui aborda la frégate et fut présentée aux voyageurs par les vieillards qui l’accompagnaient n’y était exprimée un peu trop naïvement. Il nous suffira de citer cette phrase Mais la décence, le monstre qui combat si souvent les volontés des hommes, vient s’opposer à nos désirs véhéments et nous fait invoquer vainement le dieu qui préside au plaisir, afin qu’il nous rende invisible un instant ou qu’il fascine seulement les yeux des assistants. » La pudeur y est qualifiée de blâmable » avec ce léger correctif sans doute. » C’est la corruption de nos mœurs » qui nous fait trouver trop libres celles de Taïti. C’est cette même corruption qui ne nous permet pas d’accomplir comme les indigènes les rites de leurs cérémonies nuptiales et qui nous fait trouver du mal dans une action dans laquelle ces gens, avec raison, ne trouvent que du bien. » Le tout se termine par cette réflexion Il n’y a que celui qui fait ou qui croit faire mal qui craigne la lumière. » Nous avons cité cette façon de voir d’un témoin oculaire dans la seule intention de montrer combien Diderot est excusable de s’être laissé aller à amplifier encore, à propos d’un sujet qui prêtait tant à des comparaisons tout à l’avantage des habitudes des sauvages. e La corruption des mœurs à la fin duXVIII sièclesiècle était réelle, et le masque dont elle se couvrait ne faisait pas illusion aux philosophes qui, en vantant l’état de nature, croyaient plutôt faire une satire à la Tacite que donner des règles de conduite. C’est donc à tort qu’on voudrait voir ici un code de réforme sociale et dans Diderot l’apôtre de la communauté des femmes et du partage des biens. Quelques louanges qu’il donne aux Taïtiens, il n’en croit pas autant de bien qu’il en dit. Il ne connaissait pas d’ailleurs certains détails qui allaient un peu trop directement contre sa thèse, comme l’infanticide, une des plaies vives de cette société aussi corrompue au fond que la nôtre, et il a écrit en réalité un roman avec Taïti ni plus ni moins que Fénelon avec Salente. Sainte-Beuve explique les idées de Diderot sur le mariage par le peu de convenance qui se trouvait entre sa femme et lui ; mais il a soin de faire remarquer, précisément à propos d’un passage de ceSupplément, que le protagoniste de ces idées aventureuses n’en fut pas moins celui des philosophes du siècle qui cultiva le plus pieusement les relations de père, de fils, de frère, et qui sentit et pratiqua le mieux la moralité de la famille. »
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