Danscette chasse au trésor SirÚne, retrouve vite le collier magique de la reine volé par la sorciÚre des mers. Un Anniversaire En Or: Chasses Au Trésor Jeux enfants 6-7 ans
chasseau trésor sirÚne gratuite à télécharger. November 17, 2021 by in vider cache google play
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Cettechasse au trésor gratuite à imprimer et à télécharger ravit les enfants ! Quelques énigmes les aideront à découvrir le mystÚre de ces troublantes disparitions ! Le quartier Cornesac leur réserve de nombreuses surprises.
Adresse: Partout en Charente Maritime - centre ville 17000 La Rochelle. Voir le site. Tarifs : Gratuit ! Lancez-vous dans cette chasse aux trésors pas comme les autres et partez à la recherche des Poi'Z, ces petits personnages au caractÚre bien trempé ! Un géocaching captivant qui vous amÚnera dans des lieux insoupçonnés de Charente et
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4 Je pense à fabriquer un trésor et à lui trouver une cachette. 5. Je réunis les enfants au calme et je leur lis l'histoire de départ. A la fin de celle-ci, je leur indique vers quel lieu ils doivent partir chercher la premiÚre énigme/défi. 6. AprÚs chaque énigme, je valide (ou je
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бեáșĐ”Đœ - ŐĐœŐ« Đ·ŃĐżŃáĐŸáł. Đ. fgblhh. Fiche pĂ©dagogique ELZBIETA LE PETIT NAVIGATEUR ILLUSTRE Analyse LittĂ©raire et Guide de Lecture Circonscription Arcachon Nord, Nadine Beillaud Le Petit Navigateur illustrĂ© est un album paru en 1991 Ă LâEcole des Loisirs dans la collection Pastel. ComposĂ© de 29 pages non numĂ©rotĂ©es, il propose une suite de douze rĂ©cits illustrĂ©s pour chaque mois de lâannĂ©e sous la forme dâun almanach. Chaque texte livre des aventures maritimes Ă lâusage du navigateur dĂ©sirant explorer les mers comprendre Ă lâusage du lecteur avide dâaventures». Dans une atmosphĂšre de cabinet de curiositĂ©s » sâinscrivent tour Ă tour des rĂ©cits dâaventures, des contes parodies, fabliaux ou paraboles mais aussi un carnet de voyage, un journal intime, une lettre et mĂȘme un testament. Ces diffĂ©rents types dâĂ©crit vont permettre au lecteur, chacun Ă leur maniĂšre, de parler aussi bien Ă un Ă©lĂ©phant de mer quâĂ la lune ou Ă une sirĂšne, de rencontrer des pirates, des naufragĂ©s, des explorateurs et autres personnages mystĂ©rieux liĂ©s au monde marin passager clandestin, pieuvre gĂ©ante, en somme 1 de naviguer sans cesse entre rĂ©el et imaginaire, entre rĂȘve et rĂ©alitĂ©. NĂ©e en Pologne, peu avant la seconde guerre mondiale, dâun pĂšre polonais et dâune mĂšre française, Elzbieta a dĂ» quitter son pays natal dĂšs son enfance pour fuir la guerre. Cette fuite lâa amenĂ©e Ă beaucoup voyager durant sa jeunesse. A la fois plasticienne et auteur-illustrateur de livres jeunesse, elle vit et travaille aujourdâhui Ă Paris. Depuis plus de vingt ans, elle livre dans ses ouvrages un univers rempli de poĂ©sie, de pudeur et dâĂ©clats de rĂȘves, de rĂ©el et dâimaginaire, de joie et de fantaisie. Lorsquâon lâinterroge sur ses techniques plastiques, elle reste trĂšs Ă©vasive, presque secrĂšte. Elle ne livre rien de ses dessins prĂ©cis hĂ©ritĂ©s des gravures du XIXĂšme siĂšcle, de son travail Ă lâencre, des aplats de couleur sĂ©pia, de ses couleurs tendres et pastel qui contribuent Ă crĂ©er une atmosphĂšre passĂ©iste, nostalgique et poĂ©tique dans chacun de ses albums. Elle considĂšre que le livre est avant tout le lieu de lâĂ©crit magique, celui oĂč vivent les sorciĂšres, les lutins, les pirates et les sirĂšnes. RĂ©solument tournĂ©e vers lâenfance, pays que lâon sâempresse dâoublier trop vite » je renvoie Ă sa bibliographie, N°8, elle base la trame de ses livres sur sa propre vie dâenfant, tissĂ©e de langues, dâexpĂ©riences et de lieux multiples et ne cesse de voir en lâenfant un intrĂ©pide explorateur » toujours prĂȘt Ă sâĂ©merveiller. Lâalbum Le Petit Navigateur illustrĂ© est dĂ©coupĂ© en douze petits rĂ©cits qui correspondent chacun Ă un mois de lâannĂ©e. Or, ces textes appartiennent Ă des genres littĂ©raires diffĂ©rents rĂ©cit dâaventures, lettre, archive, documentaire, conte merveilleux, robinsonnade et mĂȘme testament. La forme 2 dâalmanach nâest donc quâun prĂ©texte Ă la mise en page des rĂ©cits, une sorte de mise en scĂšne, puisque chaque texte fonctionne de façon narrative autonome et indĂ©pendante. Pour cette raison les rĂ©cits peuvent ĂȘtre dĂ©couverts et lus de maniĂšre alĂ©atoire et non uniquement dans un ordre linĂ©aire. LâunitĂ© de lâalbum nâest donc donnĂ©e que par le thĂšme commun Ă chaque rĂ©cit et par une suite de variations humoristiques sur ce thĂšme humour et mer Ă©tant les fils conducteurs de lâalbum. Afin dâentrer plus facilement dans lâĂ©crit multiple dâElzbieta, une grille de lecture et dâanalyse en plusieurs points est proposĂ©e 1 DiffĂ©rents supports textuels pour un mĂȘme album Qui parle ? Qui Ă©crit ? Quelles sont les voix et instances narratives ? 2 Lâeffet comique un registre littĂ©raire pour la cohĂ©sion des rĂ©cits 3 De lâillustration rĂŽle de lâimage et lien avec le texte, les rĂ©fĂ©rences intericoniques 4 Le Chronotope Lieux et temps dans lâalbum 5 Le thĂšme du voyage entre rĂ©el et lâimaginaire 6 Composante intertextuelle et horizons de rĂ©fĂ©rence 7 Comment entrer dans la lecture du Petit Navigateur illustrĂ© ? Une approche transversale 8 Bibliographie dâElzbieta 1 DiffĂ©rents supports textuels pour un mĂȘme album Les voix et instances narratives Nous voilĂ placĂ©s devant un album oĂč les textes se suivent de façon radicalement autonome et oĂč les instances narratives diffĂšrent dâun texte Ă lâautre. Câest bien entendu lĂ que rĂ©sident et lâintĂ©rĂȘt narratif et lâoriginalitĂ© du Petit Navigateur illustrĂ©. Mais câest aussi lĂ que se pose le problĂšme de lâĂ©nonciation Qui parle dans ce texte ? Qui Ă©crit ? Quel message ? Et pour quel destinataire ? On le sait depuis Jakobson 3 Pour ĂȘtre opĂ©rant, le message requiert dâabord un contexte auquel il renvoie, câest ce quâon appelle aussi ⊠rĂ©fĂ©rent, contexte saisissable par le destinataire ; ensuite le message requiert un code, commun en tout ou au moins en partie au destinateur et au destinataire ou en dâautres termes Ă lâencodeur et au dĂ©codeur du message ; enfin le message requiert un contact, un canal physique et une connexion psychologique entre le destinateur et le destinataire, contact qui leur permet dâĂ©tablir et de maintenir la communication. Ces diffĂ©rents facteurs inaliĂ©nables de la communication verbale peuvent ĂȘtre schĂ©matiquement reprĂ©sentĂ© comme suit CONTEXTE 1. fonction rĂ©fĂ©rentielle DESTINATEURâŠâŠâŠâŠ.âŠMESSAGEâŠâŠâŠâŠâŠâŠDESTINATAIRE 2. fonction Ă©motive 4. f. poĂ©tique 3. f. conative CONTACT 6. f. phatique CODE 5. f. mĂ©talinguistique Essai de Linguistique gĂ©nĂ©rale, p213 » Ces six facteurs universels dĂ©finis par Jakobson donnent non seulement naissance Ă six fonctions linguistiques diffĂ©rentes, mais permettent Ă©galement de fonder une typologie des messages. Comme le rappelle Jean-François HaltĂ© Le schĂ©ma de Jakobson permet dâinventorier, de trier, de classer les textes ». Ainsi, la fonction 1 ou fonction dĂ©notative, cognitive renvoie au contexte, câest la tĂąche dominante de tout message ; la fonction 2, dite expressive ou Ă©motive est centrĂ©e sur le destinateur, elle vise Ă une expression directe de lâattitude du sujet Ă lâĂ©gard de ce dont il parle ; la fonction 3 ou conative est orientĂ©e vers le destinataire rĂŽle de lâimpĂ©ratif et du vocatif ; la fonction 4 ou poĂ©tique est celle qui met lâaccent sur le message, sa visĂ©e Einstellung en tant que message ; la fonction 5 ou mĂ©talinguistique joue le rĂŽle de glose, elle intervient Ă chaque fois que le destinateur ou le destinataire veulent vĂ©rifier sâils utilisent bien le mĂȘme code. Le discours est alors centrĂ© sur le code ; la fonction 6 ou phatique jouer le rĂŽle dâaccentuation du contact, 4 elle vise Ă Ă©tablir, prolonger ou interrompre la communication, Ă vĂ©rifier que le circuit fonctionne bien ». La réécriture du schĂ©ma jakobsonien par Catherine KerbratOrecchioni propose, en reprenant les six facteurs principaux, de focaliser la complexification du message essentiellement sur lâĂ©metteur et le rĂ©cepteur. Le code nâapparaĂźt plus sous la forme dâun rĂ©servoir auquel puiseraient Ă©metteur et rĂ©cepteur, mais sous la forme dâune dyade encodage/dĂ©codage. LâĂ©nonciation de la subjectivitĂ© dans le langage, p. 19 Sâil ne prĂ©tend pas ĂȘtre exhaustif, ce schĂ©ma rappelle cependant lâensemble des donnĂ©es situationnelles A qui sâadresse-t-on ? Quand ? Dans quel but ? Dans quel cadre ? Avec quel enjeu pour soi et pour lâautre ? ⊠et des contraintes thĂ©matico-rhĂ©toriques Quel genre de message produit-on ? Quelles sont les rĂšgles de fonctionnement ?... Sachant, pour reprendre les propose de Jean-François HaltĂ© que lâon ne retient, dans ce que lâon nous transmet, quâen fonction du systĂšme de valeurs dont on dispose ; de plus on est sensible Ă la rĂ©sonance symbolique des significations, prompt Ă Ă©veiller lâesprit dans des voies quâil a dĂ©jĂ frayĂ©es, et qui ne sont pas forcĂ©ment celles sur lesquelles le locuteur veut nous conduire » De la langue Ă la communication dans lâĂ©cole, Pratiques N°40, on est en droit de se demander oĂč veut nous emmener Elzbieta, vers quelle part de rĂ©el et dâimaginaire ? Et Ă quel type de voyageur sâadresse-t-elle ? 5 âą QUELQUES PISTES DE RECHERCHE A RepĂ©rer dans lâalbum les diffĂ©rents types dâĂ©crits proposĂ©s. B DĂ©finir en quelques lignes ce quâest un conte, une lettre, un testament, une fable, un rĂ©cit dâaventure, une robinsonnade C Rechercher dans la valise-voyages n°2 les textes qui font Ă©cho rĂ©cit dâaventure, conte, lettre⊠Ex Le roi de la forĂȘt des brumes Ex Magazin Zinzin Ex Tour de Terre en poĂ©sie Ex Escales Ex Le Tour du Monde en 80 jours Ex Le gĂ©nie du Pousse-Pousse Ex Lettres des Iles Girafines C DĂ©coder le langage du morse dans le rĂ©cit de janvier Une rencontre au pĂŽle. Faire remarquer que dans ce texte, il est impossible de comprendre les paroles de lâanimal dans leur totalitĂ© sans passer par le dĂ©codage. Ecrire les paroles du morse Non Monsieur, je suis un morse. - 7m50 - mille kilos - Comprenez-vous le morse ? - Pas sourd, mais complĂštement givrĂ© ! » D Inventer dâautres types de codes et proposer aux Ă©lĂšves des textes Ă©crits en Ă©gyptien, en maya, en chinois. E Observer comment fonctionnent les alphabets grec, hĂ©breux, russe, hindi, arabe⊠Ecrire quelques lignes en proposant leur traduction en français. Une correspondance signe Ă signe est-elle possible ? Expliquer pourquoi il est difficile de se comprendre si lâon ne parle pas la mĂȘme langue, si lâon nâa pas le mĂȘme code. F Théùtraliser la lecture du rĂ©cit N°1 en distribuant les rĂŽles un Ă©lĂšve fait lâexplorateur, un autre fait le morse, un troisiĂšme fait le narrateur. Profiter de cette lecture orale pour montrer aux enfants combien les tours de paroles sont parfois difficiles Ă cerner. Insister sur le rĂŽle du message. Qui dit quoi ? Et Ă qui ? Comment sâexprime lâexplorateur ? Comment sâexprime le morse ? E Lire et comprendre la lettre du rĂ©cit N°2 Un passager clandestin. Identifier lâexpĂ©diteur et le destinataire de la lettre. Identifier la visĂ©e de cette lettre. 6 F Dresser lâinventaire des diffĂ©rents types de lettres âą Lettre personnelle ou intime câest la lettre destinĂ©e Ă des amis, des proches, des parents pour prendre et donner des nouvelles, pour bavarder âą Lettre administrative lettre destinĂ©e Ă lâadministration, lâĂ©cole, la mairie⊠⹠Lettre sociale câest la lettre envoyĂ©e Ă un organisme de service comme la banque, lâassurance, le dentiste⊠⹠Lettre officielle câest la lettre Ă©crite par un ministre ou un prĂ©fet pour annoncer un dĂ©cret, une loi⊠G Adapter son discours au destinataire en utilisant les diffĂ©rents registres de langue soutenu, standard, familier, argotique, grossier. Ecrit-on de la mĂȘme façon Ă sa cousine ? A sa grandmĂšre ? Ă son meilleur copain ? Au directeur de lâĂ©cole ? H Mettre en page une lettre en triant les informations utiles et inutiles, en choisissant une formule de politesse adaptĂ©e au destinataire, en utilisant des indicateurs de temps et de lieu connecteurs, adverbes, en diffĂ©renciant sens propre et sens figuré⊠I DiffĂ©rencier Lettre et testament. Quelle sorte de lettre est le testament ? Comment le dĂ©finir ? Faire rĂ©fĂ©rences Ă lâAncien et au Nouveau Testament de la Bible. Pourquoi ces deux livres se nomment-ils ainsi ? Quâest-ce quâils nous lĂšguent ? Parler Ă©galement du legs politique, historique, littĂ©raire que peut ĂȘtre le testament. J Identifier le texte N°3 Archives Maritimes, sâagit-il dâune lettre ? Dâun testament ? Quâest-ce quâune archive ? Si lâinfortunĂ© matelot nâa pas quittĂ© son Ăźle, Ă qui est destinĂ© ce message ? Qui le lira ? Qui retrouvera cette archive ? Travailler ici avec les Ă©lĂšves la fonction conative le matelot espĂšre-t-il ĂȘtre lu ? Et par Qui ? K DĂ©couvrir une autre forme de message dans le rĂ©cit N°6 MarĂ©e Basse avec le symbole de la bouteille Ă la mer. Comment fonctionne ce type de message ? Quâest-ce quâun ? Demander aux Ă©lĂšves sâils connaissent dâautres mĂ©thodes pour envoyer au loin un message sans passer par les services postaux message accrochĂ© Ă un ballon par exemple, jeux dâĂ©criture Ă proposer Ă cette occasion avec lĂącher de ballons. L DĂ©coder la quatriĂšme de couverture Bon Voyage ! A qui est destinĂ©e cette interpellation ? Au navigateur au sens propre ou au navigateur au sens mĂ©taphorique, câest-Ă -dire le lecteur ? 7 2 Lâeffet comique un registre littĂ©raire pour la cohĂ©sion des rĂ©cits Si la mer est bien Ă©videmment le thĂšme phare, le ciment de lâalbum chaque rĂ©cit est liĂ© Ă la mer voyages, pirates, sirĂšnes, monstres marins, explorations, bateaux, phare, marĂ©e basseâŠ, Elzbieta nâhĂ©site pas Ă crĂ©er un fil dâAriane humoristique qui relie chacune des douze histoires de lâalmanach. Tour Ă tour espiĂšgle, fantaisiste, caricaturiste, voire ironique, elle sâamuse sur le ton de la plaisanterie et de lâhumour tant avec les noms des personnages, des lieux, des bateaux quâavec les travers, les caractĂ©ristiques et les qualitĂ©s de ces derniers. DĂšs le premier rĂ©cit, le ton est donnĂ©. Le morse que lâexplorateur prend pour un Ă©lĂ©phant de mer, sâexprime en morse. Non seulement Elzbieta sâamuse avec le jeu de mots, mais elle caricature lâexplorateur couard qui a fui devant un animal douĂ© dâintelligence et pacifiste. La premiĂšre phrase est Ă savourer Un explorateur explorait » et les mots quâelle glisse Ă la fin, comme en Ă©cho, sous la plume de lâexplorateur sont ironiques lâĂ©lĂ©phant de mer est un animal lĂąche, stupide et dangereux » et destinĂ©s non pas Ă dresser le portrait du morse mais bien celui de lâexplorateur. Et la plume moqueuse dâElzbieta continue dans le rĂ©cit N°2 Un passager clandestin la carte au trĂ©sor est tatouĂ©e sur le dos dâun bĂ©bĂ© ! Le capitaine qui se lance Ă la chasse au trĂ©sor se nomme Kidd Kidd = enfant en anglais, et nous voilĂ de nouveau devant un jeu de mots le capitaine-enfant se sert dâune carte-bĂ©bĂ©. Quant au bateau il se nomme le Chasse-Mouches et lâoncle chercheur dâor LĂ©on Fulmar Ă mettre en relation avec le prĂ©nom Fulmine du rĂ©cit N°11. Le rĂ©cit N°4 Le poisson volant dresse une satire du milliardaire fier de lui-mĂȘme et de son patronyme. Il veut assurer son nom dans les gĂ©nĂ©rations futures et comme il nâa pas eu de fils les filles ne transmettent pas le nom du pĂšre il cherche Ă donner son nom Ă une dĂ©couverte scientifique. Vouloir lĂ©guer son nom Ă un effet, un principe, un symptĂŽme participe de lâeffet comique souhaitĂ© par Elzbieta et nous convie Ă une satire des gens puissants » Ă la maniĂšre de MoliĂšre. LâĂ©criture dâElzbieta nâest jamais sarcastique, elle est amusĂ©e, malicieuse, et si elle tourne en dĂ©rision les travers de ses personnages, le ton reste toujours bienveillant. Nâoublions pas que le baron se nomme Von Kluski, nom Ă consonance germanique qui, par jeux de sonoritĂ©s rappelle 8 le mot das GlĂŒck en allemand = le bonheur, la chance, la fortune, la prospĂ©ritĂ©, il sâagit donc de lâhistoire dâun baron bienheureux » ! Le personnage du Baron von Kluski renvoie Ă©galement Ă celui du Baron Von MĂŒnchhausen, original un peu fou qui sâenfuit en ballon jusquâĂ la lune. Elzbieta joue donc sur les jeux de mots poisson volant vs tapis volant, sur les sonoritĂ©s Ouf ! pour Plouf !, sur les qualitĂ©s et les dĂ©fauts des protagonistes. Dans le rĂ©cit N°5 Le naufragĂ© de lâĂźle dĂ©serte, on retrouve le comique de situation Ă la MoliĂšre avec un parallĂšle entre le vagabond des mers comptant ses piĂšces dâor abandonnĂ©es par le capitaine Kidd, rappel du rĂ©cit N°2 sans y parvenir et lâavare de MoliĂšre. Le naufragĂ© souhaite compter son argent avant le lever du soleil pour ne pas ĂȘtre vu alors quâil est seul sur son Ăźle tout comme Harpagon a peur quâon lui vole sa cassette. Elzbieta joue sur le comique de rĂ©pĂ©tition puisquâĂ chaque aurore, le vagabond nâest pas arrivĂ© Ă tout compter et il doit recommencer la nuit suivante. Il nâa aucune mĂ©thode de comptage il ne semble pas maĂźtriser la multiplication et pour souligner ses difficultĂ©s, Elzbieta lui fait dire toute une sĂ©rie de jurons et dâinterjections qui participent Ă©galement de lâeffet comique. Enfin, le perroquet, ami fidĂšle du pirate, qui nâest pas sans rappeler celui du capitaine crochet dans Peter Pan, joue le rĂŽle du persifleur et du railleur. Le duo vagabond-perroquet fonctionne donc comme un Ă©lĂ©ment burlesque, voire caricatural. Le rĂ©cit N°7 La pantoufle de mer oĂč Elzbieta sâamuse encore sur le jeu des sonoritĂ©s la pantoufle de verre » vair de Cendrillon, appartient dâemblĂ©e au registre comique. Le quiproquo entre le mari et sa femme, le mensonge de cette derniĂšre, le rĂŽle de la pantoufle perdue, le mari qui court aprĂšs son Ă©pouse pour la corriger en lâappelant chipie » sont autant dâĂ©lĂ©ments propres Ă susciter le rire. Elzbieta sâamuse Ă dĂ©former la rĂ©alitĂ© au travers de situations burlesques la course entre les deux Ă©poux, si souvent prĂ©sente dans les piĂšces de MoliĂšre. Encore une fois, lâordre habituel des choses, la logique du langage Attends un peu que je tâattrape ma vieille Cendrillon ! », les gestes et les comportements mensonge, cachette, promenade dans le jardin de perles sous-marines sont mis en cause par une rupture inattendue la montĂ©e des eaux. Le comique mis en scĂšne dans ce rĂ©cit N°7 est trĂšs proche de la fable oĂč lâauteur a autant envie de nous enseigner que de nous divertir voir N°5 de cette analyse. En effet, La pantoufle de mer 9 se rapproche du fabliau, caractĂ©risĂ© par un rĂ©cit court dans lequel les personnages sont tournĂ©s en ridicule. Ici en effet, les deux Ă©poux sont bien tour Ă tour ridiculisĂ©s. Dans le rĂ©cit N°11 Une visite au phare, Elzbieta crĂ©e de nouveau lâeffet comique dans la dispute qui Ă©clate entre les deux Ă©poux du phare. Ils viennent de trouver une petite fille Ă©chouĂ©e sur leur rocher et se demandent comment ils vont lâappeler. Les prĂ©noms quâils proposent sont dĂ©suets ou ridicules Edwige, Alphonsine, Fulmine, Mourmandine, Farinette et dĂ©jĂ portĂ©s par leur mĂšre et grand-mĂšre respective, dâoĂč le comique de situation. Enfin dans le rĂ©cit N°12 Les enfants de NoĂ«l, lâhumour est encore Ă lâhonneur avec la troupe de pirates constituĂ©e uniquement dâenfants et dont le capitaine est une fille. LĂ aussi Elzbieta joue sur les mots les enfants terribles sont souvent traitĂ©s de pirates et sur le comique de situation on sâattendrait Ă ce que lâĂ©quipage soit composĂ© de vieux loups de mers âĂ©cumeurs et forbans de la Baltique-. Les montreurs dâours, les jongleurs et autres acrobates renvoient de nouveau Ă lâunivers des divertissements et des fabliaux du Moyen-Ăge. âą QUELQUES PISTES DE RECHERCHE A Chercher les Ă©lĂ©ments comiques dans lâalbum mots, noms propres, expressions, descriptions⊠B Dresser lâinventaire des procĂ©dĂ©s propres Ă crĂ©er lâeffet comique âą le comique de gestes lâeffet comique est produit par lâinterprĂ©tation gestes, mimiques, grimaces, vĂȘtements, accessoires⊠⹠le comique de situation lâeffet comique est produit par la situation dâun personnage dans lâhistoire racontĂ©e quiproquos, surprises, rebondissements, coĂŻncidences, retournements de situations⊠⹠le comique de caractĂšre lâeffet comique est produit par la description des caractĂšres dĂ©fauts, traits physiques ou moraux, vices, idĂ©es⊠⹠le comique de mĆurs lâeffet comique est produit par lâensemble des mĆurs, us et coutumes dâune classe dâindividus Ă une Ă©poque donnĂ©e dans un lieu prĂ©cis. On parle dans ce cas-lĂ de satire sociale. 10 C Distinguer entre le comique en tant que registre littĂ©raire et la comĂ©die en tant que genre littĂ©raire. La tonalitĂ© comique est une tonalitĂ© qui traverse tous les genres littĂ©raires et pas uniquement le genre théùtral de la comĂ©die. D Chercher des associations inattendues qui crĂ©ent lâeffet humoristique. Penser ici aux rĂ©fĂ©rences culturelles qui permettent de comprendre ces associations ex le nom du Capitaine Haddock dans Tintin est amusant car le haddock est le nom dâun poisson fumĂ© lâaigle fin et le capitaine est un marin qui fume la pipe. Il en va de mĂȘme pour le Capitaine Kidd kidd signifie enfant en anglais et lâalbum dâElzbieta est destinĂ© aux enfants. Dans le titre Le petit navigateur illustrĂ©, petit fait rĂ©fĂ©rence Ă lâenfant qui veut voyager dans un monde imaginaire et non Ă lâadulte qui veut voyager dans un monde rĂ©el. E Travailler sur les jeux de mots âą au niveau des sonoritĂ©s homonymes âą au niveau des diffĂ©rentes dĂ©finitions proposĂ©es pour un mĂȘme mot, polysĂ©mie morse/morse âą au niveau des contraires antonymes âą au niveau des familles de mots Fulmine et Fulmar viennent du verbe fulminer â âą au niveau des mots qui se ressemblent, sonoritĂ©s voisines paronymes F RepĂ©rer dans les figures humoristiques la personnification et lâallĂ©gorie. La personnification est la reprĂ©sentation de plantes, objets ou animaux avec des attributs humains physiques ou moraux ex la pieuvre dans le rĂ©cit N°3, le perroquet dans le rĂ©cit N°5. LâallĂ©gorie est la personnification dâune idĂ©e comme la richesse, la justice, la solitude ex la mort reprĂ©sentĂ©e par un squelette qui tient une grande faux G Travailler sur le sens propre et le sens figurĂ©. Rechercher des exemples dans lâalbum ex ma vieille Cendrillon H Rechercher des expressions figurĂ©es qui participent de lâeffet comique ex ne pas avoir les yeux en face des trous, il me sort par les yeux, il nâa pas les yeux dans sa poche, il a les yeux plus gros que le ventre⊠3 De lâillustration rĂŽle de lâimage et lien avec le texte, les rĂ©fĂ©rences intericoniques Bien quâElzbieta reste trĂšs discrĂšte sur les techniques plastiques utilisĂ©es dans ses albums il nâexiste pas Ă ma 11 connaissance dâĂ©crits de sa part ni dâinterviews en tĂ©moignant, une dominante sâimpose dans Le Petit Navigateur illustrĂ©. Les aplats dâencre couleur sĂ©pia sur fond grĂšge ou sable on a lâimpression quâElzbieta utilise un papier naturel, fibre vĂ©gĂ©tale brute avec collage de vĂ©gĂ©taux pour le fond de ses illustrations crĂ©ent une unitĂ© et une atmosphĂšre mystĂ©rieuse, secrĂšte et volontairement passĂ©iste tout au long de lâalmanach. La seconde et la troisiĂšme de couverture sont Ă ce sujet une vĂ©ritable entrĂ©e en matiĂšre. ReprĂ©sentant un jeu de lâoie, elles donnent Ă voir certains dĂ©tails qui fonctionnent comme annonces Ă la fois des textes et des illustrations Ă venir. On y retrouve la pieuvre, la lune, le bateau, la forĂȘt vierge. On y retrouve aussi lâĂ©cho au jeu des neuf questions du rĂ©cit N°4 Le poisson volant. Le chiffre 9 semble capital 7x9 = 63. Le nombre Ă atteindre pour gagner au jeu de lâoie est un multiple de 9, et dans le rĂ©cit dâAvril comme dans le jeu de lâoie, les questions et images renvoient toutes au thĂšme central de lâalbum la mer, les expĂ©ditions, les terres lointaines. Avec ses illustrations hĂ©ritĂ©es des gravures du XIX Ăšme siĂšcle on pense bien sĂ»r aux Ă©ditions Hetzel, ce jeu de lâoie comporte bien les 63 cases attendues. Apparu vers 1580 Ă la cour des MĂ©dicis Ă Florence, le jeu de lâoie se prĂȘte Ă de multiples allusions historiques, mythologiques, Ă©ducatives, religieuses ou politiques. Sur un plan symbolique, lâoie renverrait Ă un animal qui annonce le danger. Si Elzbieta ne reprend pas cet animal Ă son compte dans ses illustrations, elle nâen garde pas moins la mĂ©taphore dâavertissement puisque son album Ă lâusage de celui qui voudrait naviguer dresse lâinventaire des rencontres drĂŽles ou dangereuses que le navigateur risque de faire pendant son trajet. Le tracĂ© du jeu de lâoie en forme de spirale rappelle le labyrinthe Ă parcourir pour arriver Ă la connaissance du monde. InventĂ© pendant la guerre de Troie, le jeu de lâoie est un vĂ©ritable labyrinthe initiatique oĂč le destin et les dieux rĂšglent la progression du joueur. Il avance Ă coups de dĂ©s alea jacta est ». Chaque joueur refait ainsi, en quelque sorte, en se dĂ©plaçant de case en case, dâĂąge en Ăąge le chemin parcouru par les hĂ©ros antiques, de ThĂ©sĂ©e Ă Ulysse. La page de garde reprend le titre de lâalbum et le nom de lâauteur de la premiĂšre de couverture, mais pas lâillustration. Alors que lâimage de couverture nous donne Ă voir un jeune garçon, Ă la maniĂšre du Petit Prince de Saint-ExupĂ©ry qui, 12 rappelons-le a illustrĂ© lui-mĂȘme avec des aquarelles son texte, cette page intĂ©rieure nous prĂ©sente en grand format une pieuvre gĂ©ante, qui immanquablement nous rappelle celle des gravures des Ă©ditions Hetzel de Jules Verne. DĂ©tails et finesse des traits dâencre, cette pieuvre joue le rĂŽle dâannonce du rĂ©cit n°3 Archives maritimes et dâĂ©cho Ă la pieuvre des Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne Chapitre VI, Les poulpes, Vingt mille lieues sous les mers, Le poulpe brandissait la victime comme une plume » 1 2 Chapitre VI, Les poulpes, Vingt mille lieues sous les mers, 1 CâĂ©tait un calmar de dimensions colossales » 2 Un de ses longs bras glissa par lâouverture » 13 La pieuvre dâElzbieta renvoie Ă©galement aux gravures faites par Denys de Montfort dans Histoire Naturelle des Mollusques de 1802 Ă la BibliothĂšque du MusĂ©um dâHistoires Naturelles Gravure de 1820, Denys de Montfort Kraken attacks a sailing vessel, Denys de Montfort 14 Les poissons reprĂ©sentĂ©s par Elzbieta rappellent sans conteste les gravures du XIXĂšme siĂšcle, celles dâHonorĂ© Daumier, de Gustave DorĂ© et des Ă©ditions Pierre Jules Hetzel qui publieront Jules Verne dĂšs 1863. Images extraites de Vingt mille lieues sous les mers, Jules Verne Quant aux bateaux et navires que propose Elzbieta tout au long de lâalbum, ils nous font voyager des reprĂ©sentations de Hetzel Jules Verne Ă celles du peintre suĂ©dois Caspar David Friedrich pour nous emmener vers celles de FrĂ©dĂ©ric ClĂ©ment Magasin Zinzin, monstrueuse tempĂȘte, FrĂ©dĂ©ric ClĂ©ment, 1995, 15 Illustrations extraites de Vingt Mille Lieues sous les Mers de Jules Verne 1 Epave dans la mer de glace, 1798, Caspar David Friedrich 2 Vue dâun port, 1815, C. D. Friedrich Les rĂ©fĂ©rences aux illustrations de FrĂ©dĂ©ric ClĂ©ment Magasin Zinzin jalonnent lâalbum dâElzbieta. Les couleurs utilisĂ©es, les objets dessinĂ©s Ă lâencre de façon trĂšs prĂ©cise, lâatmosphĂšre volontairement passĂ©iste de lâalbum de ClĂ©ment font Ă©cho Ă lâunivers peint par Elzbieta. Ainsi le bateau juchĂ© sur un poisson dâElzbieta rappelle Ă©tonnamment la maison juchĂ©e sur lâescargot de FrĂ©dĂ©ric ClĂ©ment Magasin ZinZin, Aux Merveilles dâAlys », FrĂ©dĂ©ric ClĂ©ment Quelques morceaux fragiles dâun palais du Roi des Escargots » 16 Bien que les illustrations soient Ă lâencre sĂ©pia, le rĂ©cit N°1 Une rencontre au pĂŽle, Ă©voque dâautres couleurs lâexplorateur rencontre des montagnes blanches, une plaine blanche, des icebergs blancs, des ours blancs » Lorsquâil dĂ©couvre enfin une tache sombre » cela crĂ©e un contraste que lâimage ne rend pas. Câest un des traits caractĂ©ristiques de lâĆuvre dâElzbieta les couleurs des illustrations ne suivent pas celles annoncĂ©es dans le rĂ©cit. Il y a mĂȘme un dĂ©calage entre lâimage attendue par le lecteur et celle proposĂ©e par lâauteur. Cet Ă©cart est frappant dans le rĂ©cit N°8 Histoire de lune, oĂč lâon sâattendrait Ă voir une illustration pleine page de la lune pĂąle, bouffie et chauve » puisque câest la rencontre magique que fait le petit Fanch. Au lieu de cela, nous retrouvons lâillustration de premiĂšre de couverture qui peut sâadapter Ă dâautre texte de lâalbum comme le rĂ©cit n°10 Miroir dâeau ou le rĂ©cit N°9 Equinoxe. Serait-ce lĂ un procĂ©dĂ© pour faire travailler lâimaginaire du lecteur ? Dans lâimage, Elzbieta donne Ă voir un lieu, un personnage, un objet selon un cadrage, un angle de vue, une Ă©chelle, un systĂšme de repĂšres bien prĂ©cis. Comment cherche-telle Ă animer son image ? Que choisit-elle de placer au premier plan ? Elzbieta joue avec lâimage comme elle le fait avec les mots, elle oriente la comprĂ©hension du texte en donnant son propre point de vue. Le lecteur voit ainsi Ă travers les yeux des personnages quâelle met en scĂšne. Dans le rĂ©cit N°5 Le naufragĂ© de lâĂźle dĂ©serte, la rĂ©fĂ©rence au Douanier Rousseau 1844-1910 et Ă ses tableaux de forĂȘts luxuriantes est explicite. Une nouvelle fois, le lecteur ne trouve pas une illustration du rĂ©cit le naufragĂ© en train de compter son or, mais une forĂȘt qui nâest mĂȘme pas dĂ©crite dans le texte. Ici texte et image semblent donc co-exister en parallĂšle et raconter lâhistoire de façon diffĂ©rente et autonome. ForĂȘt vierge au soleil couchant, 1910-1912, Henri Rousseau ForĂȘt Ă©quatoriale 17 Enfin, les couleurs pastel et les tons sĂ©pia inspirĂ©s des parchemins et des vieilles gravures dĂ©lavĂ©es ainsi que les effets flou, dĂ©gradĂ©, aplat⊠peuvent aussi illustrer quasiment terme Ă terme le texte. Dans ce cas les illustrations, en pleine page Ă droite, participent Ă la crĂ©ation dâun monde irrĂ©el et imaginaire, tandis que les dessins de gauche contribuent Ă renforcer lâidĂ©e de lâalmanach et du carnet de voyage. Câest le cas dans le rĂ©cit N°10 Miroir dâeau et le rĂ©cit N°6 MarĂ©e Basse. Le traitement de lâĂ©lĂ©ment eau » en peinture est toujours dĂ©licat, car lâeau est un Ă©lĂ©ment mouvant, les ombres Ă sa surface dĂ©pendent de la source lumineuse, tandis que les reflets dĂ©pendent de la position de lâobservateur et changent donc selon le point de vue. Chez Elzbieta, les couleurs ocre, sable, grĂšge, terre de sienne, sĂ©pia ne rendent pas compte des vĂ©ritables couleurs de lâeau qui sont liĂ©es Ă la fois Ă celles du ciel, des algues, et aux couleurs des fonds. Bien que les rĂ©fĂ©rences Ă Turner et Monet soient incontournables tant dans les effets de flou relevĂ©s chez Elzbieta que dans la recherche des reflets dans lâeau, celle au peintre moins connu Volochine Maximilien Alexandrovitch, aquarelliste russe 1877-1932 me paraĂźt Ă©vidente, tant dans le traitement des couleurs, lâencre utilisĂ©e, que dans lâabsence de perspective travail en plat » comme dans les estampes japonaises 1 Montagnes et reflets dâeau, 2 Paysages de montagne en CrimĂ©e, Alexandrovitch 1 La Tamise de Westminster, 1871, Claude Monet 2 La GrenouillĂšre, Claude Monet 3 Bras de Seine Ă Giverny, Claude Monet 18 1 2 3 1 Le chĂąteau de Dolbarden, Crayon et aquarelle, 1799, William Turner 2 San Giogio Maggiore au petit matin, Aquarelle, 1819, W. Turner 3 ScĂšne sur la Loire, prĂšs des coteaux de Mauves, Aquarelle, 1828-1830, William Turner âą QUELQUES PISTES DE RECHERCHE A Chercher dans le jeu de lâoie des deuxiĂšme et troisiĂšme de couverture les indices annonçant les rĂ©cits et illustrations Ă venir. B CrĂ©er dâautres jeux de lâoie activitĂ©s littĂ©raires et plastiques liĂ©es en recherchant diffĂ©rents types de jeux ayant existĂ© en Europe depuis leur apparition travail de recherche historique sur La Renaissance, la RĂ©volution, lâEmpire, le XIX Ăšme siĂšcle C Mettre en relation les dessins dâElzbieta et les gravures des Ă©ditions Hetzel reprĂ©sentant poissons, monstres marins, bateaux et pieuvres dans lâĆuvre de Jules Verne. Dresser un comparatif des techniques employĂ©es. D Comparer les dessins dâElzbieta dans Le petit navigateur illustrĂ© et ceux de FrĂ©dĂ©ric ClĂ©ment dans Le magasin Zinzin. Quels sont les traits communs Ă ces deux illustrateurs ? Comment traduisent-ils le sentiment nostalgique ? Lâamour des choses passĂ©es ? E Sâinterroger sur le fait que les images de lâalbum ne rendent pas compte directement des Ă©vĂ©nements contenus dans le rĂ©cit quâelles accompagnent. Comprendre les dĂ©calages, en chercher le sens. F DĂ©couvrir un artiste peintre Henri Rousseau, dit le douanier. DĂ©couvrir la composition de ses tableaux, lâimportance des lignes et des couleurs. G Donner une dĂ©finition de lâart naĂŻf expression employĂ©e la premiĂšre fois au XIX Ăšme siĂšcle pour qualifier les Ćuvres du Douanier Rousseau. Proposer une exposition mĂȘlant crĂ©ations des Ă©lĂšves et tableaux les plus connus du peintre. 19 H DĂ©couvrir dâautres artistes naĂŻfs Ferdinand Cheval, dit Le facteur Cheval, Niko Pirosmani, AndrĂ© Demonchy, Chalgalo, Alphonse Banquet. I Visiter le MusĂ©e de la CrĂ©ation Franche de BĂšgles, 58 avenue du MarĂ©chal de Lattre de Tassigny, 33130 BĂšgles, tel ouvert tous les jours de 15h Ă 19h, entrĂ©e gratuite. J Travailler en Arts Visuels sur les diffĂ©rentes techniques utilisĂ©es pour traduire lâĂ©lĂ©ment eau organiser sa composition, penser aux contrastes, aux effets, aux couleurs Ă employer K Rechercher dans les albums des valises-voyages N°1 et 2 comment les autres artistes reprĂ©sentent lâeau. 4 Le Chronotope lieu et temps dans lâalbum Nous appellerons chronotope, ce qui se traduit littĂ©ralement par temps-espace » la corrĂ©lation essentielle des rapports spatiotemporels, telle quâelle a Ă©tĂ© assimilĂ©e par la littĂ©rature. Ce terme est propre aux mathĂ©matiques, il a Ă©tĂ© introduit et adaptĂ© sur la base de la relativitĂ© dâEinstein. Mais le sens spĂ©cial quâil a reçu nous importe peu. Nous comptons lâintroduire dans lâhistoire littĂ©raire comme une mĂ©taphore. Ce qui compte pour nous, câest quâil exprime lâindissolubilitĂ© de lâespace et du temps celui-ci comme quatriĂšme dimension de lâespace. Nous entendrons chronotope comme une catĂ©gorie littĂ©raire de la forme et du contenu. » EsthĂ©tique et thĂ©orie du roman, MikhaĂŻl Bakhtine, 1978 Cette assertion servant de point de dĂ©part Ă lâanalyse, les questions de temps et dâespace ne peuvent plus ĂȘtre envisagĂ©es sĂ©parĂ©ment. Dans le petit navigateur illustrĂ©, la mer et plus largement la route maritime, celle qui crĂ©e le voyage est le chronotope par excellence. Câest sur la mer, dans la mer, sous la mer que vont se jouer les rencontres des rĂ©cits de lâalbum. A lâinstar du chronotope de la route, lieux de choix des contacts fortuits » 1, la mer devient le lieux oĂč se croisent les voies dâune quantitĂ© de personnes » 1. 1. MikhaĂŻl Bakhtine, EsthĂ©tique et thĂ©orie du roman, chapitre 10, Formes du temps et du chronotope », p 385. 20 La mer, est lâĂ©lĂ©ment omniprĂ©sent et fĂ©dĂ©rateur de lâalbum. En fonction du lieu dĂ©signĂ© sur la mer, dans la mer, sous la mer, au fond de la mer, elle adopte une identitĂ© diffĂ©rente, elle devient tour Ă tour âą la mer qui porte les marins, les navigateurs, les explorateurs, les pirates vers leurs rĂȘves elle est Ă la fois bienveillante et assurance dâatteindre le but fixĂ© âą la mer qui engloutit navires et Ă©quipages, la mer furieuse et mortelle celle des tempĂȘtes, des naufrages âą la mer qui abrite en son sein des monstres marins pieuvre gĂ©ante et des ĂȘtres mythiques sirĂšnes âą la mer qui recĂšle en ses fonds des trĂ©sors engloutis, des jardins de coraux et de perles. Avant de devenir avec Les grandes DĂ©couvertes, la route de tous les possibles, la mer est restĂ©e longtemps le domaine de la peur. Certes, le thĂšme de la tempĂȘte figure de la violence maritime, celui des monstres que la mer secrĂšte, celui des errances sans fin crĂ©ent des topoĂŻ littĂ©raires et iconographiques. Mais la mer espace de mortalitĂ© a Ă©tĂ© lâobjet de peurs rĂ©elles et indicibles lâeau violente est un des premiers schĂšmes de la colĂšre universelle. »1 Au Moyen Ăge, la nature est un le lieu mĂȘme de tous les symboles, et la mer est celui du monde changeant et instable. La mer houleuse, en furie reprĂ©sente les dangers et les difficultĂ©s du monde. Le navire relie des terres sĂ©parĂ©es par lâeau ; aussi, lâacte de passer dâune rive Ă lâautre symbolise-t-il le passage dâun monde Ă un autre ». 1 Le navire est donc tout Ă la fois lâattribut dâune traversĂ©e accomplie tant par les vivants que par les morts. Toujours prĂȘte Ă engloutir, Ă dĂ©vorer, cette mer incertaine, mouvante, pleine de monstres et de mystĂšres est toujours pour le hĂ©ros un ennemi sans visage, un adversaire mythique dont il faut triompher pour assumer son destin. Si aucune scĂšne de tempĂȘte Ă proprement parlĂ© nâest dĂ©crite dans Le Petit Navigateur illustrĂ©, Elzbieta nâen oublie pas pour autant les rĂ©fĂ©rences aux eaux en furies, notamment dans le rĂ©cit N°6 les 40 Ăšmes rugissants, câest une mer de tempĂȘtes, dans le rĂ©cit N°9 les marĂ©es dâĂ©quinoxe apportent toujours dâĂ©tranges choses en provenance du large », dans le rĂ©cit N°12 ce sont les orphelins des mers ». 1. Entre mythes et dĂ©sordres naturels. 21 Comme le souligne Gaston Bachelard est-il un thĂšme plus banal que celui de la colĂšre de lâocĂ©an ? Une mer calme est prise dâun soudain courroux. Elle gronde et rugit. Elle reçoit toutes les mĂ©taphores de la furie ⊠Lâeau violente est un des premiers schĂšmes de la colĂšre universelle, aussi nâexiste-t-il pas dâĂ©popĂ©e sans une scĂšne de tempĂȘte ». Gaston Bachelard, Lâeau et les rĂȘves. La mer comme chronotope majeur de lâalbum dâElzbieta est le point oĂč se nouent et sâaccomplissent les Ă©vĂ©nements. Il semble quâici le temps se dĂ©verse dans lâespace et y coule en formant des chemins dâoĂč une si riche mĂ©taphorisation du chemin et de la route quâelle soit terrestre ou maritime » 1 Autour de ce chronotope central quâest la mer gravitent une sĂ©rie de chronotopes satellites qui sont tout autant chargĂ©s Ă©motionnellement et symboliquement. Il sâagit de lâĂźle, du rocher, du phare et du bateau. LâĂźle prend Ă son tour diffĂ©rents visages, elle se fait - Ăźle dĂ©serte robinsonnade, lâĂźle Ă©voque ici le refuge et lâisolement. Lâhomme rescapĂ© dâun naufrage survit seul sur une terre fĂ©conde. LâĂźle est ici un refuge oĂč la conscience et la volontĂ© sâunissent pour Ă©chapper Ă lâinconscient. Elle est le secours du naufragĂ©. Câest lâĂźle dâOdilo Patouillard du rĂ©cit N°3. - Ăźle paradisiaque et luxuriante jardin dâEden. Câest le symbole par excellence dâun centre spirituel, et plus prĂ©cisĂ©ment du centre spirituel primordial. Le paradis est reprĂ©sentĂ© dans bien des croyances par une Ăźle. LâĂźle est un monde en rĂ©duction, une image du cosmos complĂšte, parfaite. Elle est alors le lieu dâĂ©lection. Câest lâĂźle du Douanier Rousseau, et de lâillustration du rĂ©cit N°5. Câest aussi celle du rĂ©cit Le voyage autour du monde de Bougainville, oĂč lâarrivĂ©e Ă Tahiti montre que lâĂźle bienheureuse est associĂ©e par les marins Ă la redĂ©couverte de lâinnocence, au souvenir de lâĂąge dâor. - Ăźle lointaine objet de tous les rĂȘves de voyages. Câest lâĂźle riche en surprises et en aventures, celle qui se pare de toutes les qualitĂ©s. Câest le lieu dâĂ©lection loin de lâagitation et de lâarrogance du monde. Câest la terre oĂč lâhomme rĂȘve de vivre en paix et en harmonie avec les Ă©lĂ©ments. Elle symbolise le rĂȘve dâĂ©vasion. Peut-ĂȘtre celle vers oĂč vogue le bateau fantĂŽme des orphelins des mers, rĂ©cit N°12 ? Bakhtine, EsthĂ©tique et thĂ©orie du roman, chapitre 10 22 Le rocher et le phare sont indissociables dans lâalbum dâElzbieta. Dans le rĂ©cit N°11, le rocher reprĂ©sente une Ăźle minuscule, synonyme de solitude et dâĂ©loignement Un gardien de phare et sa femme vivaient seuls au milieu des vagues », heureusement quâil y a les huĂźtres et le vent pour nous tenir compagnie ». Le rocher, câest un bout de terre qui rĂ©siste au milieu des flots. Symboliquement, le rocher reprĂ©sente notre Terre au milieu du cosmos, câest lâĂźle » sur laquelle nous nous sommes posĂ©s. Quant au phare, il est le guide, la lumiĂšre dans la tourmente et la brume, celui qui Ă©vite la mort et les rĂ©cifs et dont Jules Verne salue le mĂ©canisme ingĂ©nieux. Les phares continuent Ă proclamer la rage des hommes dâhabiter le monde, et aussi la folie quâils poursuivent de se dĂ©placer » HervĂ© Hamon. Enfin la barque, le bateau, le navire, chronotopes du passage par excellence sillonnent et donnent sens Ă lâensemble de lâalbum. Câest dâailleurs pour celui qui embarque quââElzbieta destine son almanach. Le bateau est symbole dâĂ©vasion, de libertĂ©, câest lui qui permet de prendre le large, de mettre les voiles, de larguer les amarres. Mais paradoxalement, il est aussi le lieu de lâenfermement nul moyen de sâĂ©chapper lorsquâil se trouve au beau milieu de lâocĂ©an. Le temps est celui du rĂ©cit passĂ©, du rĂ©cit de voyage, le temps dâun autre temps, et par lĂ -mĂȘme indĂ©terminĂ© puisque potentiellement universel comme dans le conte. Elzbieta utilise tour Ă tour le prĂ©sent de narration, dit prĂ©sent historique, et les temps classiques du rĂ©cit au passĂ© passĂ© simple et imparfait. Alors que Labov insiste sur lâimportance de la rĂ©fĂ©rence au temps dans le rĂ©cit Pour commencer un rĂ©cit, le mĂ©canisme fondamental consiste Ă se rĂ©fĂ©rer Ă un Ă©vĂ©nement passĂ© au moyen dâun adverbe de temps marquĂ© clairement comme sĂ©parĂ© et distinct du temps de lâacte de parole », Bakhtine prĂ©fĂšre la notion de temps rĂ©versible. Pour lui, le chronotope des aventures se caractĂ©rise par le lien technique entre lâespace et le temps, par la rĂ©versibilitĂ© des moments de la sĂ©rie temporelle et par leur possibilitĂ© de changer de place dans lâespace. Le temps se condense, devient compact, visible pour lâart, tandis que lâespace sâintensifie, sâengouffre dans le mouvement du temps, du sujet, de lâHistoire. Les indices du temps se dĂ©couvrent dans lâespace, celuici est perçu et mesurĂ© dâaprĂšs le temps. » EsthĂ©tique et ThĂ©orie du roman, 1978. 23 âą QUELQUES PISTES DE RECHERCHE A Travailler les reprĂ©sentations Ă©crites et peintes de la mer dans lâalbum. Quelles images fortes en propose Elzbieta ? B Rechercher dans les autres valises-voyages N°1 et 2 sâil existe des rĂ©cits qui dĂ©crivent la mer ? Comment ? Par quels procĂ©dĂ©s ? C Reprendre lâanalyse de Quint Buchholz Ă propos des images liĂ©es Ă la barque et au bateau. Nây a-t-il pas une grande ressemblance entre les dessins dâElzbieta du rĂ©cit N°9 et la barque solaire dĂ©couverte Ă Gizeh ? Barque solaire dĂ©couverte Ă Gizeh D Dresser un inventaire de tous les types de bateaux connus de lâAntiquitĂ© Ă nos jours. Penser aux pirogues, aux barques de pĂȘcheurs dâAsie, dâAfrique, dâAmĂ©rique. Les classer dans un tableau selon leur usage, matĂ©riaux, Ă©poque, lieux gĂ©ographiques. Comprendre les diffĂ©rences et les similitudes. Ce travail sera pluridisciplinaire puisquâil permettra de lier Ă la fois gĂ©ographie, histoire, technologie et lexique. E Chercher tous les termes qui Ă©voquent un bateau. Comprendre ce quâest un terme gĂ©nĂ©rique ex embarcation et expliquer le rĂŽle des diffĂ©rentes entrĂ©es dâune dĂ©finition dans le dictionnaire. F Travailler la description dâune Ăźle, penser par exemple Ă lâĂźle aux oiseaux du Bassin dâArcachon au banc dâArguin peut-il ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une Ăźle ? G Envisager une excursion sur une des Ăźles de la Gironde lâĂźle de Patiras qui abrite des vignes, des parcelles de maĂŻs ainsi quâun phare, lâĂźle Nouvelle qui est une rĂ©serve naturelle depuis 1991, lâĂźle PatĂ© qui abrite le fort PatĂ©, un Ă©difice fortifiĂ© construit par Vauban en 1690 cette Ăźle servait de quarantaine pour les bateaux avant dâaccoster dans les diffĂ©rents ports de lâestuaire, lâĂźle Verte, qui conserve les ruines dâun village et qui avec 40 hectares est une rĂ©serve naturelle depuis 2001, lâĂźle Margaux, petite Ăźle de 25 hectares trĂšs proche de la rive du MĂ©doc oĂč lâon cultive la vigne. 24 H RepĂ©rer sur un planisphĂšre les nombreuses Ăźles citĂ©es par Elzbieta. Rechercher les noms dans un dictionnaire certaines ont des noms Ă©tonnants Sandwich, Philippines, Carolines, Mariannes, Yap, Truk, Krk, Kra, ⊠pour un travail interdisciplinaire maĂźtrise de la langue/gĂ©ographie. I Lire les lĂ©gendes de naufrageurs de la cĂŽte Aquitaine du MĂ©doc au pays de Buch qui agitaient les soirs de tempĂȘtes des lumiĂšres sur les dunes pour faire Ă©chouer les bateaux et les piller proposer de lire quelques extraits de La Nuit des Naufrageurs de Michel Cosem, de Jaune Sable de Viviane Moore. J Ecrire un rĂ©cit dâaventures en respectant la chronologie des Ă©vĂ©nements. DiffĂ©rencier lâordre des Ă©vĂ©nements de la narration et lâordre des Ă©vĂ©nements racontĂ©s. Utiliser les temps du rĂ©cit passĂ© simple pour le premier plan du rĂ©cit, imparfait pour arriĂšre-plan du rĂ©cit et les marqueurs de temps. K Travailler de façon interdisciplinaire arts visuels, gĂ©ographie, technologie, histoire et production dâĂ©crit sur les phares. Penser aux phares aquitains celui du Cap Ferret, celui de Cordouan avec ses douze miroirs paraboliques et qui malgrĂ© son projet dâautonomisation en 2010 conserve ses cinq gardiens et est situĂ© Ă 7 km au large des cĂŽtes, ceux dâ Hourtin et celui de la pointe de Grave. 5 Le thĂšme du voyage entre rĂ©el et imaginaire Tout comme Le Collectionneur dâinstants, le thĂšme du voyage dans lâalbum dâElzbieta sâinscrit tant au niveau rĂ©el quâimaginaire, tant au niveau concret que symbolique. Le Petit Navigateur illustrĂ© fonctionne tout entier comme une invitation au voyage, en tĂ©moigne la quatriĂšme de couverture avec son avis aux voyageurs » comprendre avis aux lecteurs » qui fonctionne comme une invitation Ă rĂȘver. DâemblĂ©e le voyage sâinscrit dans un monde imaginaire. Si les noms, parfois extravagants, des terres lointaines sont bel et bien rĂ©els, les voyages et les rencontres dĂ©crits par Elzbieta nâen demeurent pas moins fantasmagoriques. Elle nous livre des rĂ©cits tout Ă la fois fabuleux, imaginĂ©s, reposant le plus souvent sur la lĂ©gende, le mythe et le rĂȘve rencontre avec un morse parlant le morse, conversation avec la lune, sirĂšne, enfants pirates et monstres marins douĂ©s dâintentions diaboliquesâŠ. Elzbieta sâamuse Ă jeter des passerelles incessantes entre rĂ©el et imaginaire elle sâappuie sur des lieux existants les 25 rĂ©fĂ©rences aux Ăźles et ocĂ©ans lointains sont trĂšs nombreuses pour nous livrer contes, lĂ©gendes, paraboles et mythes. Ainsi, le rĂ©cit N°3 Archives maritimes joue sur le mythe de la robinsonnade. Le pauvre Odilo Patouillard on notera au passage le comique de ce nom est un malheureux naufragĂ©, Ă©chouĂ© sur une terre sauvage et hostile. Le nom du bateau naufragĂ© est dâailleurs un clin dâĆil de la part dâElzbieta, puisque la Parabole nom du bateau est aussi un rĂ©cit allĂ©gorique, une comparaison du grec parabolĂ© = comparaison. Comme Robinson, le 3Ăšme classe Odilo Patouillard se trouve rĂ©duit Ă vivre sur un Ăźlot du temps, comme sur un Ăźlot dans lâespace ». Comme le fait remarquer Arlette BouloumiĂ© Robinson est un personnage mythologique du seul fait quâil Ă©chappe Ă lâĆuvre qui lâa vu naĂźtre, le Robinson CrusoĂ« de Daniel Defoe, pour inspirer une multitude dâouvrages ». Si nous rencontrons le personnage de Robinson dans tant dâĆuvres, câest parce que nous le rencontrons aussi dans la vie. Michel Tournier ajoute Câest lâun des modĂšles fondamentaux grĂące auxquels nous donnons un contour, une forme, une effigie repĂ©rĂ©e Ă nos aspirations et Ă nos humeurs » Les Limbes du Pacifique. Comme tous les grands mythes, celui de Robinson sert Ă sauvegarder une certaine inadaptation de lâindividu dans la sociĂ©tĂ© ». Il nous aide Ă prĂ©server notre libertĂ©, face Ă une organisation Ă©touffante. Ainsi que le fait remarquer C. LĂ©vi-Strauss Le mythe se dĂ©finit par un systĂšme temporel. Un mythe se rapporte toujours Ă des Ă©vĂ©nements passĂ©s avant la crĂ©ation du monde » ou pendant les premiers Ăąges », en tous cas il y a longtemps" ⊠LâĂąge des mythes est celui oĂč la communication Ă©tait possible ». Lâunivers entier dâElzbieta est une rĂ©fĂ©rence Ă lâimaginaire des contes, il est peuplĂ© de sirĂšnes, de poisson volant, dâenfant parlant avec la lune. Le rĂ©cit N°4 Le poisson volant nous renvoie tout aussi bien aux contes des Mille et une nuits, oĂč Aladin libĂšre la princesse sur son tapis volant quâaux contes dâAndersen La petite Poucette, oĂč la minuscule fillette est dĂ©livrĂ©e en sâenvolant sur le dos dâune hirondelle. Le rĂ©cit N°7 La pantouffle de mer, participe de ce mĂȘme univers onirique, fantaisiste, imagĂ©. Deux mondes cohabitent en parallĂšle le jardin terrestre au bord de la mer » et le jardin sous-marin, secret au fond de la grotte que chaque marĂ©e inonde ». 26 Dans le rĂ©cit N°7 La pantoufle de mer, Elzbieta joue la carte de la fable et propose Ă la fin du texte une courte moralitĂ© on ne gagne rien Ă ĂȘtre curieux et envieux, on est plus heureux en se contentant de choses simples vs les framboises du jardin terrestre et non les perles de culture du jardin sous-marin. En effet, bien que ce rĂ©cit commence comme un conte de fĂ©e Ă la Cendrillon », le ton quâadopte Elzbieta se rapproche davantage de celui de la fable ou du fabliau. Elle se sert dâun rĂ©cit imaginaire pour critiquer les travers bien rĂ©els de lâĂȘtre humain. En effet, dans son sens premier, le mot fable sert Ă dĂ©signer un rĂ©cit imaginaire, un conte, une parabole, un rĂ©cit allĂ©gorique dans lequel se cache un enseignement. Le fabliau encore dit petite fable » est une sorte de comĂ©die humaine dans laquelle toutes les couches sociales sont prĂ©sentes, il se caractĂ©rise par un court rĂ©cit dans lequel les personnages sont tournĂ©s en ridicule. Pour reprendre la dĂ©finition dâAnatole de Montaiglon Le fabliau est un rĂ©cit plutĂŽt comique dâune aventure rĂ©elle ou imaginaire ⊠bouleversĂ©e par un Ă©lĂ©ment perturbateur. Cette perturbation est souvent liĂ©e Ă lâargent, aux plaisirs charnels ou Ă la gourmandise ». Lâenvie, la cupiditĂ© et le mensonge sont souvent le point de dĂ©part du rĂ©cit, les personnages incarnent alors des archĂ©types sĂ©ducteurs sans scrupules, paysan stupide, seigneur cupide, femme curieuse et menteuseâŠ. Le rĂ©cit dâElzbieta suit ce schĂ©ma, les personnages sont presque caricaturaux la femme leurre son mari, elle est curieuse, menteuse et jure avec assurance, tandis que le mari a toute autoritĂ© sur elle il veut la corriger et la traite de chipie ». Ce texte fait rĂ©fĂ©rence Ă©galement aux contes traditionnels mettant en scĂšne la transgression de lâinterdit, mĂȘme si lâinterdiction nâest pas explicitement mentionnĂ©e par le mari chez Elzbieta. Comme dans Barbe Bleue oĂč le mari confie en son absence Ă sa jeune Ă©pouse un trousseau de clĂ©s ouvrant toutes les portes du chĂąteau, mĂȘme celle dâun cabinet oĂč elle ne doit entrer sous aucun prĂ©texte, câest la curiositĂ© qui pousse la femme Ă aller voir ce qui est cachĂ©, secret ou dĂ©fendu ». On retrouve lĂ un thĂšme cher aux contes traditionnels le devoir dâobĂ©issance des femmes vis-Ă -vis de leur mari. Dans Barbe Bleue, tout se passe bien entre les deux Ă©poux tant que la jeune mariĂ©e ne transgresse pas lâinterdit fixĂ© par le chef de famille. Et il est facile dâimaginer que la pauvre femme de Barbe Bleue subirait le mĂȘme sort funeste que les prĂ©cĂ©dentes Ă©pouses Ă©gorgĂ©es et accrochĂ©es dans le cabinet secret si elle nâĂ©tait sauvĂ©e par 27 lâarrivĂ©e de ses frĂšres, guettĂ©e par sa sĆur Anne et annoncĂ©e par cette phrase restĂ©e cĂ©lĂšbre Anne, ma sĆur Anne, ne vois-tu rien venir ? â Je ne vois que le soleil qui poudroie et lâherbe qui verdoie ». Comme dans le conte de Barbe Bleue oĂč lâĂ©pouse effrayĂ©e de ce quâelle dĂ©couvre dans le cabinet, laisse tomber la clĂ© qui se tache aussitĂŽt dâun sang indĂ©lĂ©bile, la femme dâElzbieta est surprise et laisse une trace de son passage dans la grotte une de ses pantoufles tombe Ă lâeau. Quand le mari la trouve, il comprend que sa femme a menti et se met en colĂšre. Le thĂšme de la curiositĂ© des femmes Mais vous savez ce que câest la femme avait entendu clouer et scier au fond du jardin. Tous les jours elle se demandait Mais quâest-ce quâil fabrique ? ». Nây tenant plus, elle profita dâune absence de son mari pour aller faire un tour du cĂŽtĂ© de la grotte » et de leur dĂ©sobĂ©issance est bien sĂ»r Ă rapprocher du pĂȘchĂ© originel dâEve dans la Bible ou du cĂ©lĂšbre rĂ©cit de la boĂźte de Pandore de la mythologie grecque. En effet Pandore, créée sur les ordres de Zeus qui voulait se venger des hommes, Ă©pousa EpimĂ©thĂ©e, frĂšre de PromĂ©thĂ©e. Dans ses bagages de jeune Ă©pousĂ©e, Zeus lui offrit une boĂźte mystĂ©rieuse quâelle ne devait ouvrir sous aucun prĂ©texte. Cette boĂźte contenait tous les maux de lâhumanitĂ© La Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la MisĂšre, la Folie, le Vice, la Tromperie et la Passion, mais aussi lâEspĂ©rance. Pandore rĂ©sista, mais une fois installĂ©e dans sa vie de femme mariĂ©e, elle nây tint plus et cĂ©da Ă la curiositĂ©. Elle ouvrit la boĂźte et libĂ©ra tous les maux quâelle contenait. Elle referma la boĂźte trop tard, seule lâEspĂ©rance fut conservĂ©e. Partant de ces diffĂ©rentes remarques, les douze rĂ©cits de lâalbum peuvent ĂȘtre classĂ©s selon le type de texte proposĂ© I RĂ©cits naufrage II de Histoires de sirĂšnes Robinsonnade contes Le naufragĂ© de lâĂźle dĂ©serte, Archives maritimes, Equinoxe Une visite au phare, MarĂ©e basse, III RĂ©cits dâaventures Et rĂ©cit de voyages Parabole / RĂȘve/ allĂ©gorie IV Fabliau V LĂ©gendes Satire Conte traditionnel Histoires de trĂ©sors et de pirates Le poisson volant, Miroir dâeau, Histoire de lune Enfants de Une rencontre au NoĂ«l, Le pĂŽle, la naufragĂ© de pantoufle de lâĂźle dĂ©serte, mer le passager clandestin 28 Dans le rĂ©cit Une visite au phare, on peut se demander quelle est la part de rĂ©el et de rĂȘve la petite fille-sirĂšne est-elle vraiment venue ? On notera que la petite fille ne dit pas je suis une sirĂšne », mais je mâappelle sirĂšne ». Peut-on traduire cela par un jeu de mots, voire de sons de la part dâElzbieta ? Un jeu de son Ă©mis par les sirĂšnes ou les cornes de brume ? Lâillustration de la page de gauche reprĂ©sente un chat bottĂ© coiffĂ© dâun bateau. Ne serait-ce pas une allusion au conte ? Elzbieta aime brouiller les pistes et mĂȘler les diffĂ©rents types de textes. Si lâimaginaire et le rĂȘve sont Ă lâhonneur dans lâensemble de lâalbum, ils sont le point dâorgue des rĂ©cits N°10 et 11. Miroir dâeau commence comme un conte temps du rĂ©cit passĂ© simple/imparfait, structure narrative classique et schĂ©ma actanciel sur le modĂšle Greimas tout part dâun interdit posĂ© par les parents Ă leur enfant. Ce dernier va enfreindre lâinterdiction en prenant au pied de la lettre les paroles des parents pour rĂ©aliser son rĂȘve. Elzbieta se joue des conventions et sâamuse Ă opposer le monde de rĂȘves, de fantaisie, lâenvie de bouger, la mobilitĂ© et lâouverture de lâenfant, au monde concret, matĂ©rialiste, sans fantaisie, Ă lâimmobilitĂ© et Ă la fermeture des parents. Ces deux pĂŽles Ă©tant dĂ©terminĂ©s, il est tout Ă fait logique que les parents ne voient pas les reflets dans le canal. Le texte Une visite au phare se prĂ©sente, lui aussi, comme un conte merveilleux oĂč lâarrivĂ©e magique dâune sirĂšne bouscule la vie morne dâun couple de gardiens de phare. Câest lâintrusion du merveilleux dans le monde rĂ©el, câest lâopposition de lâunivers imaginaire des enfants et du monde sans rĂȘverie, sans fantaisie des adultes. On retrouve de nouveau la structure aristotĂ©licienne du rĂ©cit Situation initiale Transformation Situation finale Agie ou subie AVANT PROCES APRES Avant lâarrivĂ©e de la Pendant la visite de la AprĂšs la visite de petite fille fillette la sirĂšne Quant au rĂ©cit N°12, il fonctionne non seulement sur le schĂ©ma du rĂ©cit de pirates, mais symbolise aussi, Ă lui seul, lâunivers imaginaire et ludique de lâenfance quel enfant nâa pas jouĂ© un jour aux pirates, rĂȘvĂ© dâĂȘtre un corsaire ? 29 Enfin, sâil est un thĂšme propre Ă susciter lâimagination, la rĂȘverie et la poĂ©sie, câest bien celui de la lune, de la lune qui chante, qui pleure et qui rie. La rencontre du petit Fanch 1 avec la lune dans le rĂ©cit N°8 nous convie donc Ă voyager dans un monde onirique, mythique et irrĂ©el. La lune est lâastre de la nuit. Elzbieta qui aime bien les images contraires, les jeux de mots, Ă©crit la lune monta au zĂ©nith ». Câest un astre en mouvement, qui croĂźt, atteint son apogĂ©e, puis disparaĂźt, câest pourquoi elle exprime une transformation incessante. TrĂšs tĂŽt, lâhomme a associĂ© le principe fĂ©minin Ă la lune. Il a projetĂ© sa propre rĂ©alitĂ© dans celle de la lune. Comme elle, il naĂźt, croĂźt et meurt. Elzbieta le dit dâune façon Ă la fois enfantine et poĂ©tique Je suis toujours triste quand je vais disparaĂźtre et toujours gaie quand je reviens ». En cela la lune symbolise Ă©galement lâespoir de la renaissance, le cycle incessant des vies et des morts. Source dâinnombrables mythes, lĂ©gendes et cultes, donnant aux dĂ©esses son image Isis, Ishtar, ArtĂ©mis ou Diane, HĂ©cate⊠la lune est un symbole cosmique Ă©tendue Ă toutes les Ă©poques, Ă tous les continents. Elle est lâeau par rapport au feu solaire, le froid par rapport Ă la chaleur, elle est lâinstrument de mesure universel du temps qui passe. La lune est aussi le symbole du rĂȘve et de lâinconscient de la vie nocturne. Elle reprĂ©sente avec le soleil les deux grandes forces Ă lâĆuvre dans lâunivers. La lune pĂąle, bouffie et chauve » quâon attendait en illustration pleine page Ă droite du texte encore un dĂ©calage voulu par lâauteur gĂ©nĂšre une multitude de thĂšmes poĂ©tiques tels que la tristesse le chant de la lune est trĂšs difficile Ă supporter, Ă cause de sa mystĂ©rieuse tristesse », on dirait un chant de baleine, mais en pire », la solitude elle sâembĂȘtait toute seule lĂ -haut depuis des siĂšcles, des lustres et des millĂ©naires », la mĂ©lancolie, la rĂȘverie, la nostalgie Zensucht, la nuit , le silence, lâobscuritĂ©. Son image rĂ©flĂ©chie Ă la surface de la mer » fait Ă©cho au reflet du visage de Narcisse dans lâeau dâune source. Mais Ă lâinverse de Narcisse qui pour avoir tant aimĂ© son image finit par en mourir, la lune dâElzbieta ne sâaime pas et est triste Personne ne mâaime » ! -1. On pense ici Ă Fanch Rouzig, illustrateur entre autres de Bakar le petit pirate, album jeunesse aux Ă©dtitions bretonnes Keit Vimp Ber 30 âą QUELQUES PISTES DE RECHERCHE A Comparer les trois rĂ©cits nommĂ©s fable, parabole et fabliau. Chercher les caractĂ©ristiques de chacun. Comprendre le sens de la moralitĂ©. Lire des fables cĂ©lĂšbres de Jean de la Fontaine et dâEsope Un renard nâavait jamais vu de lion La premiĂšre fois quâil en rencontra un, il fut si effrayĂ© quâil faillit en mourir. A la deuxiĂšme rencontre, il eut un peu moins peur quâĂ la premiĂšre. Mais la troisiĂšme fois, il se sentit assez hardi pour lâapprocher et lui parler. Cette fable montre que lâon finit par sâhabituer aux choses les plus effrayantes » Esope. B Rechercher dans lâalbum les images qui renvoient Ă une rĂ©alitĂ© concrĂšte nom des Ăźles, noms pour dĂ©signer les bateaux, lâĂ©quipage, la mer⊠et les images qui constituent la part de rĂȘve, de fantaisie, de poĂ©sie et dâirrĂ©el la lune et le morse qui parlent, lâapparition de sirĂšnes, les poissons qui nagent dans les nuages⊠C Rechercher tous les lieux dâeau », les lieux-passerelles vers lâailleurs, les lieux qui relient le rĂ©el et lâimaginaire dans lâalbum phare, Ăźle, le bateau, le canal⊠D Lire dâautres contes et histoires de sirĂšnes la Petite sirĂšne dâAndersen, la lĂ©gende de Lorelei. E RepĂ©rer ce qui est du domaine de lâimaginaire dans le rĂ©cit N°10. Comment peut-on transcrire Ă lâĂ©crit ce qui est au-delĂ des perceptions immĂ©diates ? A quelles figures de style Elzbieta a-telle recours ? Travailler ici les images, les comparaisons, les expansions du nom F Ecrire une histoire de pirates penser aux films connus des Ă©lĂšves Peter Pan, Pirates des CaraĂŻbes, Ă©laborer la trame narrative. Travailler les Ă©lĂ©ments majeurs 1 lâobjet de la quĂȘte du pirate, 2 les oppositions que le pirate rencontre sur son trajet, 3 ses alliĂ©s, 4 son but. Je renvoie ici aux sites et sur les histoires de pirates, trĂšs documentĂ©s et facilement accessibles aux enfants. G Dresser le portrait du Capitaine Kidd. Est-ce une invention dâElzbieta ou ce capitaine a-t-il vraiment existĂ© ? William Kidd est nĂ© en 1645 en Ecosse, il vĂ©cut Ă New York, devint capitaine de navire, puis fut engagĂ© pour attaquer les navires français. 31 H Travailler sur le champ sĂ©mantique du mot lune, puis chercher tous les mots de la mĂȘme famille lunaire, lunatique, lunaison, lundi, lunĂ©, luni-solaire, lunule. I Retrouver les expressions figurĂ©es construites Ă partir du mot lune ; les comprendre, les rĂ©utiliser notamment en crĂ©ant un poĂšme croissant de lune, face de lune, aboyer Ă la lune, demander la lune, promettre la lune, dĂ©crocher la lune, ĂȘtre dans la lune, tomber de la lune, lune de miel, ĂȘtre mal lunĂ©, poisson lune J Lire des poĂšmes sur la lune ex Ballade Ă la lune dâAlfred de Musset, Tristesse de la lune de Charles Baudelaire, Clair de lune et La lune blanche de Paul Verlaine, Moi, jâirai dans la lune De RenĂ© de Obaldia, la comptine enfantine Au clair de la lune⊠K DĂ©couvrir le conte des frĂšres Grimm intitulĂ© La lune, afin de travailler sur les lĂ©gendes, les mythes liĂ©s Ă la lune http//conte 6 Composante intertextuelle et horizons de rĂ©fĂ©rence Aucun membre de la communautĂ© verbale ne trouve jamais de mots de la langue qui soient neutres, exempts des aspirations et des Ă©valuations dâautrui, inhabitĂ©s par la voix dâautrui. Non, il reçoit le mot par la voix dâautrui, et ce mot en est rempli. Il intervient dans son propre contexte Ă partir dâun autre contexte, pĂ©nĂ©trĂ© des intentions dâautrui. Sa propre intention trouve un mot dĂ©jĂ habité». 1 Nous hĂ©ritons donc la langue dâautrui et les mots que nous utilisons restent marquĂ©s des usages prĂ©cĂ©dents. Câest ce que Bakhtine appelle le dialogisme. Aussi, est-ce au lecteur de reconnaĂźtre le chemin dĂ©jĂ parcouru par les mots, les images, les thĂšmes relevĂ©s dans les textes qui lui sont confiĂ©s. Les rĂ©fĂ©rences textuelles abondent dans lâalbum et Elzbieta se les approprie avec une telle aisance quâil est parfois difficile de discerner ce qui est de sa plume de ce qui est empruntĂ©. Ainsi retrouve-t-on une grande similitude entre le rĂ©cit N°3 Archives maritimes et Robinson ou la Vie sauvage de Michel Tournier et Sindbad le marin, un des contes des Mille et Une nuits. Il est aisĂ© de mettre en parallĂšle les trois passages dĂ©crivant le naufrage, lâerrance sur la mer agitĂ©e, le bateau qui sombre ou se transforme en Ă©pave et lâarrivĂ©e du seul rescapĂ© du drame sur lâĂźle dĂ©serte -1. MikhaĂŻl Bakhtine citĂ© par Tzvetan Todorov dans MikhaĂŻl Bakhtine, le principe dialogique, 1981 32 Le petit navigateur Vendredi ou la vie Sindbad le marin illustrĂ© sauvage ELZBIETA MICHEL TOURNIER LES CONTES DES MILLE et UNE NUITS RĂ©cit N°3 P11 et p13 Extrait du premier voyage Lorsque je repris dans la vague lueur Je demeurai donc mes esprits, jâĂ©tais de la pleine lune Ă la merci des flots, seul au milieu de la balayĂ©e par des poussĂ© tantĂŽt dâun Robinson cĂŽtĂ© et tantĂŽt dâun mer, sur un bateau nuages, sans Ă©quipage qui distingua sur le pont autre tout le reste dĂ©rivait au grĂ© des un groupe dâhommes du jour et de la nuit courants et des qui sâefforçaient de nâavais vents. Combien dura mettre Ă lâeau un canot plus de force le cette errance, je ne de sauvetage. Il se lendemain et je saurais le dire. ⊠dirigeait vers eux pour dĂ©sespĂ©rais Petit Ă petit, les aider, quand un dâĂ©viter la mort, vague formidable lorsquâune tanguant, enfournant choc le navire. me jeta heureudâĂ©normes paquets Ă©branla de mer, roulant, AussitĂŽt aprĂšs, une sement contre une gigantesque Ăźle ⊠je mâĂ©tendis dĂ©mĂątĂ©e, balayĂ©e, vague noyĂ©e, La Parabole croula sur le pont et sur la terre, oĂč je se transformait en balaya tout ce qui sây demeurai Ă demi Ă©pave ⊠Jâembar- trouvait ⊠Lorsque mort, jusquâĂ ce reprit quâil fut grand jour quai sur un canot. Robinson Câest ainsi que je connaissance, il Ă©tait et que le soleil gagnai cette Ăźle que couchĂ©, la figure dans parut ». je nâai pas quittĂ©e le sable. Une vague dĂ©ferla sur la grĂšve depuis ». mouillĂ©e et vint lui lĂ©cher les pieds. Il se laissa rouler sur le dos » On ne peut terminer la lecture du rĂ©cit N°3 dâElzbieta sans relever les rĂ©fĂ©rences faites Ă cette pieuvre » douĂ©e dâ intuition diabolique », complice dâ une sirĂšne criminelle » et dont lâaspect monstrueux rappelle les terrifiants poulpes de Jules Verne. En effet, la pieuvre renvoie Ă toute une iconographie terrifiante et Ă des rĂ©cits Ă©piques de combats angoissants et mortels. Câest Victor Hugo avec ses Travailleurs de la mer, qui 33 popularisa le mot cĂ©phalopode admis par lâAcadĂ©mie française en 1878 et prĂ©cisa que lâanimal est destinĂ© Ă susciter des fantasmes et Ă ĂȘtre un chef-dâĆuvre si lâĂ©pouvante est un but ⊠comparĂ©es Ă elle, les vieilles hydres font sourire ». Pierre Larousse dans son Grand Dictionnaire universel clarifie le poulpe appartient aux naturalistes la pieuvre est une crĂ©ation de Victor Hugo et lâune de ses plus saisissantes ». Lâimage terrifiante que renvoie lâanimal sera confirmĂ©e par Jules Verne avec Vingt mille lieues sous les mers, paru en 1873. Il faut dire que la pieuvre compte au nombre des animaux dâapparence inquiĂ©tante et qui suscitent le plus de phobies elle se singularise par un corps mou, huit pattes serpentines et la capacitĂ© Ă aveugler ses ennemis avec de lâencre. La pieuvre va ainsi faire lâobjet dâune infinitĂ© dâanalogies qui tour Ă tour lui donneront les spĂ©cificitĂ©s de lâhydre, du serpent, de la tarentule. LâĂ©tude que Gaston Bachelard consacre Ă LautrĂ©amont, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă son bestiaire, en offre des exemples signifiants. Dans Les chants de Maldoror, LautrĂ©amont Ă©crit LâaraignĂ©e de la grande espĂšce Ă©treint la gorge avec ses pattes et suce le sang avec son ventre » et le poulpe commande Ă un sĂ©rail de quatre cents ventouses ». Quant Ă la sirĂšne criminelle », elle Ă©voque bien Ă©videmment les sirĂšnes charmeuses de lâOdyssĂ©e et lâavertissement de CircĂ© Ă Ulysse. Archives maritimes LâOdyssĂ©e ELZBIETA HOMERE La sirĂšne criminelle attirait Il vous faudra dâabord passer irrĂ©sistiblement les marins par son prĂšs des sirĂšnes. Elles chant pour permettre Ă la complice charment tous les mortels qui de piller le navire en toute impunitĂ© les approchent. Mais bien fou ⊠Je vis notre commandant, le qui relĂąche pour entendre capitaine de la MĂ©rouse, incapable leurs chants ! Jamais en son de rĂ©sister Ă lâappel de la sirĂšne, logis, sa femme et ses enfants arracher ses bottes de mer, sa ne fĂȘtent son retour car, de redingote et son haut-de-chausse leurs fraĂźches voix, les SirĂšnes et sâĂ©lancer en caleçon dans les le charment, et le prĂ©, leur flots » sĂ©jour, est bordĂ© dâun rivage ⊠Je nâentendais rien grĂące Ă tout blanchi dâossements⊠Dieu, je suis sourd depuis Passe sans tâarrĂȘter ! Mais lâexplosion accidentelle dâun canon pĂ©tris de la cire Ă douceur de miel et, de tes compagnons ⊠bouche les deux oreilles ⊠» 34 Vase attique Ă figures rouges, VĂšme siĂšcle Viens ici, viens Ă nous ! Ulysse tant vantĂ©. ArrĂȘte ton navire ; viens Ă©couter nos voix ; Jamais un noir vaisseau nâa doublĂ© notre cap sans ouĂŻr les doux airs qui sortent de nos lĂšvres ; puis on sâen va content et plus riche en savoir » OdyssĂ©e Lâorigine mythologique des sirĂšnes est un peu floue, on les dit filles du fleuve Acheloos et de la nymphe Calliope. DotĂ©es dâun don musical exceptionnel, elles charment de leurs chants les marins, qui, attirĂ©s par leurs lyres et leurs flĂ»tes, perdent le sens de lâorientation et viennent fracasser leur bateau sur les rĂ©cifs oĂč ils sont ensuite dĂ©vorĂ©s par les belles enchanteresses. Le mythe des sirĂšnes semble indestructible Aristote, Pline et Ovide citaient dĂ©jĂ leurs pouvoirs enchanteurs et ne se cantonne pas Ă la GrĂšce antique. Pratiquement tous les peuples maritimes du globe ont leurs histoires de sirĂšnes. Ainsi le Dieu-poisson de Babylone, OannĂšs, Ă©mergeait de la mer le matin pour enseigner aux simples mortels les valeurs spirituelles, puis retournait dans les flots au coucher du soleil. Artegatis, le pendant fĂ©minin dâOannes, fut elle aussi reprĂ©sentĂ©e sous les traits dâune sirĂšne. Oannes, Dieu-poisson DĂ©esse de la Lune, Artegatis En Inde, les Apsaras Ă©taient de belles nymphes musiciennes qui non seulement jouaient du luth, mais prĂ©disaient aussi lâavenir. 35 Pour les scandinaves, la sirĂšne est un monstre redoutable nommĂ© Margygr ou bien encore Hafgygr, ce qui signifie la gĂ©ante des mers ». Dans la mythologie nordique elle est dĂ©crite tantĂŽt comme une crĂ©ature avenante, pleine de charmes, tantĂŽt comme un monstre aux yeux terrifiants qui provoquait de terribles naufrages. La cĂ©lĂšbre sirĂšne du Port de Copenhague, Danemark Dâillustres navigateurs ont dit avoir rencontrĂ© des sirĂšnes, Christophe Colomb le premier, en 1493, en aurait vu trois prĂšs des cĂŽtes de Saint Domingue. Les marins dâun navire amĂ©ricain en 1850 auraient observĂ© une sirĂšne prĂšs des Ăźles Sandwich HawaĂŻ. Depuis les ocĂ©anographes pensent que ces sirĂšnes nâĂ©taient autres que des mammifĂšres marins, tels les lamantins et les dugongs qui vivent dans les eaux peu profondes des archipels, des lagunes et des estuaires. Enfin, on Ă©voquera avec les Ă©lĂšves la cĂ©lĂšbre Lorelei, nymphe de la mythologie germanique qui attirait par ses chants mĂ©lodieux les navigateurs du Rhin qui faisaient alors naufrage et dont le nom est celui dâun rocher qui culmine Ă 132 mĂštres audessus du Rhin. Ce personnage mythique Ă inspirer de nombreux poĂštes, dont Heinrich Heine, Guillaume Apollinaire et GĂ©rard de Nerval. Heinrich Heine Die Lore-Ley Je crois que les vagues engloutissent Ă la fin le marin et la barque Et cela avec son chant La Lorelei lâa fait » Guillaume Apollinaire La Loreley Tout lĂ -bas sur le Rhin, sâen vient une nacelle, et mon amant sây tient, il mâa vue, il mâappelle Mon cĆur devient si doux, câest mon amant qui vient⊠Elle se penche alors et tombe dans le Rhin » GĂ©rard de Nerval Lorely Vous la connaissez comme moi, mon ami, cette Lorely, la fĂ©e du Rhin, dont les pieds rosĂ©s sâappuient sans glisser sur les rochers humides de Baccarach, prĂšs de Coblenz⊠36 On profitera Ă©galement de la rĂ©fĂ©rence Ă HomĂšre, pour mettre en lien le poĂšme Heureux qui comme Ulysse de Joachim Du Bellay, citĂ© dans le recueil Les Voyages en poĂ©sie de la valisevoyages N°3. mer HOMERE OdyssĂ©e Ulysse Du Bellay Heureux qui comme Ulysse Elzbieta Le petit navigateur illustrĂ© Les rĂ©fĂ©rences littĂ©raires et poĂ©tiques au Voyage en mer sont innombrables dans le texte dâElzbieta, et il semble incontournable de lire parallĂšlement Ă lâalmanach le recueil Voyages en poĂ©sie de la valise-voyages N°2 en y sĂ©lectionnant tous les textes qui parlent de voyages maritimes, de bateaux, dâĂźles lointaines, de marins, dâoiseaux des mers ⊠comme lâHommage Ă Jules Verne de Claude Roy p11-12, Quand verrai-je les Ăźles de Francis James p10, Terre en vue de Jean Rousselot p42, Envoi de Paul Claudel 87, Tristesse en mer de ThĂ©ophile Gautier p110, Le chemin de lâocĂ©an de Chateaubriand p111, Attendez le prochain bateau de Louise de Vilmorin p116 ou bien encore Les conquĂ©rants de JosĂ© Maria de Heredia et lâAlbatros de Baudelaire qui fait Ă©cho au nom de la taverne, rĂ©cit N°12. Les rĂ©fĂ©rences intertextuelles jouent comme de vĂ©ritables boĂźtes gigognes une rĂ©fĂ©rence appelle une autre rĂ©fĂ©rence qui 37 envoie Ă une autre qui rebondit Ă son tour sur une nouvelle, et ainsi de suite sans fin ou presque. Enfin, mĂȘme si elles sont plus difficiles Ă apprĂ©hender, les rĂ©fĂ©rences bibliques jouent elles aussi un rĂŽle de balises et de repĂšres dans lâalbum. Ainsi le rocher du rĂ©cit N°11, Ă©voque le roc, symbole de vie au milieu de lâhostilitĂ© des flots, Ă lâimage de notre planĂšte Terre, rocher perdu dans lâĂ©tendue cĂ©leste. Lâappellation du rocher est maintes fois repris dans la Bible comme symbolique de vie et de mort, comme synonyme de Dieu Tu es mon pĂšre, mon Dieu, et le rocher de mon salut » Ancien Testament, Psaume 89, Y a-t-il Dieu hors de moi ? Il nây a pas de rocher, je nâen connais point ». Dans le rĂ©cit N°9 Equinoxe, le prĂ©nom de lâenfant ThadĂ©e est issu dâun lâadjectif aramĂ©en langue du Christ qui signifie courageux, digne dâĂ©loge ce sont les qualitĂ©s que lâon attend dâun marin. Ce prĂ©nom est Ă©galement celui dâun des douze apĂŽtres de JĂ©sus ainsi que le surnom de lâapĂŽtre Jude dans Les Evangiles de Marc et de Matthieu, mĂȘme sâil ne sâest guĂšre rĂ©pandu dans les pays de culture chrĂ©tienne. Le petit navigateur illustrĂ© apparaĂźt donc comme une mine de rĂ©fĂ©rences intertextuelles et un pont lancĂ© vers dâautres lectures dâouvrages quâils soient inscrits sur la liste officielle du MinistĂšre de lâEducation Nationale ou pas encore OUVRAGES DE LA LISTE OFFICIELLE LâĂle du Monstril, Yves Pommaux, valisevoyages N°3, robinsonnade Le Collectionneur dâinstants, Quint Buchholz, valise-voyage N°1, invitation au voyage Le Magasin Zinzin, FrĂ©dĂ©ric clĂ©ment, valise-voyage N°3, invitation au voyage imaginaire Lettres des Iles Girafines, Albert Leman, rĂ©cit de voyage Le voyage dâEsteban, le baleinier, Matthieu Bonhomme, BD Octave et le cachalot, Alfred Chauvel, BD La Petite SirĂšne, Andersen, conte Le pĂȘcheur et sa femme, J. et W. Grimm, conte OUVRAGES HORS LISTE OFFICIELLE Seul sur la mer immense, Michel Morpurgo, aventure en mer Histoire dâune mouette et du chat qui lui apprit Ă voler, Luis Sepulveda, La mer en poĂ©sie, Henri Galeron, recueil Le vieil homme et la mer, Hemingway, nouvelle Moby Dick, Herman Melville, roman dâaventures Celui qui nâavait jamais vu la mer, Le ClĂ©zio, Folio Junior La pĂȘche Ă la sirĂšne, Elzbieta Le dĂ©mon des glaces, Tardi, Dargaud BD 38 âą QUELQUES PISTES DE RECHERCHE A RepĂ©rer les rĂ©fĂ©rences textuelles majeures dans lâalbum, mener la mĂȘme enquĂȘte pour dâautres albums des trois valises-voyages. Dresser un tableau comparatif retrouve-t-on les mĂȘmes rĂ©fĂ©rences dâun album Ă lâautre ? B Dresser le portrait dâun animal marin terrifiant. DiffĂ©rencier les composantes dâun portrait. Organiser les divers Ă©lĂ©ments ou aspects du portrait. Utiliser les expansions du nom adjectif, complĂ©ment du nom et subordonnĂ©e relative C Lire des extraits de Jules Verne Vingt mille lieues sous les mers, chapitre X, de Victor Hugo Les travailleurs de la mer D Comprendre comment fonctionnent les rĂ©fĂ©rences internes dans lâalbum intrarĂ©fĂ©rences. En quoi le rĂ©cit N°2 appelle-t-il le rĂ©cit N°10 ? Quelle rĂ©fĂ©rence littĂ©raire lie les rĂ©cits N° 3 et N°8 ? En quoi le capitaine Kidd peut-il ĂȘtre un fil conducteur entre les diffĂ©rents rĂ©cits ? Quel lien assure le mythe de la sirĂšne ? E Faire dĂ©couvrir aux Ă©lĂšves deux textes fondateurs de notre culture LâIliade et lâOdyssĂ©e dâHomĂšre. Lire des passages du voyage dâUlysse sa rencontre avec Calypso, sa vie chez CircĂ©, son voyage sur lâĂźle du Cyclope, sa traversĂ©e du pays des Morts, son naufrage en PhĂ©acie, son retour Ă Ithaque⊠F Travailler la description et faire le portrait dâUlysse Ă la maniĂšre dâHomĂšre Câest lâHomme aux mille tours ⊠Celui qui tant erra ⊠Celui qui visita les citĂ©s de tant dâhommes et connut leur esprit. Celui qui, sur les mers, passa par tant dâangoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens » LâOdyssĂ©e, Invocation, Chant I G Travailler le thĂšme de la robinsonnade dans les rĂ©cits dâaventures. Proposer la lecture dâextraits de Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier et de Robinson CrusoĂ© de Daniel Defoe. En quoi ces romans sont-ils des rĂ©cits initiatiques ? H DĂ©couvrir le mythe des sirĂšnes de la GrĂšce antique Ă nos jours. Lire des textes rĂ©fĂ©rences Apollinaire, Nerval. I Ecrire un poĂšme sur le thĂšme du voyage, sâinspirer de lâInvitation au voyage de Charles Baudelaire. CrĂ©er des images poĂ©tiques comparaisons, mĂ©taphores Ă partir du champ lexical de voyage particuliĂšrement dense dans lâalbum dâElzbieta. J Envisager la participation au festival littĂ©raire Etonnants Voyageurs Ă Saint Malo, fondĂ© par Michel Le Bris les 20 et 21 mai 2010, [email protected], tel 39 TempĂȘte Ă Saint Malo Le festival Etonnants Voyageurs de Saint Malo avec pour devise Quand les Ă©crivains redĂ©couvrent le monde » a vu le jour en 1990 grĂące Ă lâinitiative du romancier breton Michel Le Bris Les rĂ©voltĂ©s de la Bounty, 2004, aventure maritime romanesque et tragique et a reçu des auteurs de renom comme Le ClĂ©zio prix Nobel 2008, Atiq Rahimi prix Goncourt 2008. Ce festival est lâoccasion de rĂ©unir auteurs, conteurs, comĂ©diens Ă©crivant sur le thĂšme du voyage et de remettre des prix littĂ©raires le prix OuestFrance Etonnants Voyageurs, le prix Nicolas Bouvier, le prix Joseph Kessel, le prix Gens de mer. 7 Comment entrer dans la lecture du Petit navigateur illustrĂ© ? Une approche transversale a DiffĂ©rents modes de lecture De par sa nature foisonnante et plurielle, lâalbum dâElzbieta offre de la rĂ©sistance Ă une premiĂšre lecture. Et il est clair quâil ne prendra tout son sens quâaprĂšs une dĂ©marche de dĂ©codage et dâencodage tant les rĂ©fĂ©rences littĂ©raires et iconographiques sont multiples. Lâalmanach fonctionne un peu Ă la maniĂšre dâune Ă©nigme dont il faut trouver les clĂ©s. Aussi plusieurs modes de lecture peuvent ĂȘtre proposĂ©s âą Les rĂ©cits Ă©tant autonomes, ils peuvent ĂȘtre Ă©tudiĂ©s de façon non linĂ©aire et non diachronique les Ă©lĂšves pourront trĂšs bien lire le rĂ©cit dâaoĂ»t en dĂ©cembre, celui de janvier en mars. âą Il est tout aussi envisageable de procĂ©der par petits groupes de lecture et quâĂ un moment T de lâannĂ©e, lâensemble des rĂ©cits soit lu et dĂ©cryptĂ© simultanĂ©ment voir les pistes de lectures proposĂ©es par 40 âą Lâalbum peut Ă©galement ĂȘtre proposĂ© en atelier de lecture Ă un moment oĂč lâenseignant travaille de façon diffĂ©renciĂ©e des Ă©lĂšves bons lecteurs viennent alors en aide aux Ă©lĂšves en difficultĂ©. âą Le petit navigateur illustrĂ© peut aussi ĂȘtre lâoccasion de retrouvailles littĂ©raires chaque dĂ©but de mois ce qui permet de respecter la forme de lâalmanach, les sĂ©ances suivantes Ă©tant rĂ©servĂ©es aux recherches des rĂ©fĂ©rences intertextuelles et intericoniques voir Ă ce sujet les entrĂ©es mois par mois proposĂ©es par le site b EntrĂ©e lexicale - le vocabulaire spĂ©cialisĂ© La variĂ©tĂ© des rĂ©cits permet une approche pluridisciplinaire et lâalbum peut ĂȘtre le point de dĂ©part de nombreuses recherches scientifiques, technologiques, historiques, plastiques, musicales et bien Ă©videmment littĂ©raires. Lâalmanach se prĂȘte facilement Ă une Ă©tude du vocabulaire spĂ©cialisĂ© 1 la faune et la 2 la mer 3 les bateaux flore marines tempĂȘtes, vents goĂ©lette, lâancre, escale, crabe, pieuvre, de la mousson, port, manĆuvres, baleine, morse, courants cabine, canot, coraux, Ă©ponge, maritimes, les Ă©quipage, voguer, mĂąt mĂ©duse, coquillage, flots, marĂ©e, de perroquet, Ă©pave, algues, profondeurs navire, tanguer, tribord, inconnues, plage dĂ©river, naviguer, sous-marine, le radeau de fortune, grand large, les chaloupe, barque, 40Ăšmes barquette, flotter, les rugissants, ⊠voiles ⊠4 les mĂ©tiers de 5 les lieux en 6 la piraterie la mer mer chasseurs de trĂ©sors, mousse, vigie, Ăźle au trĂ©sor, bateaux-pirates, capitaine de marine, Ăźlots, rĂ©cifs, pistolets, tatouage, piller chercheur de trĂ©sor, terres sauvages, le navire, coffre au matelot, marin, Ăźle dĂ©serte, la trĂ©sor, bijoux et perles, commandant, vigie, grĂšve, rocher, pierres prĂ©cieuses, poissonnier, phare, Ă©cumeurs et forbans, Ă©cailleur fripouilles, boucle dâoreilles de pirate, coutelas de TolĂšde ⊠41 - Les interjections et jurons Les interjections qui sont le plus souvent le propre de la bande dessinĂ©e sont nombreuses dans le texte dâElzbieta. Elles diffĂšrent selon les situations de communication dans lesquelles elles surgissent et renvoient Ă trois des fonctions dĂ©crites par Jakobson âą soit lâinterjection est centrĂ©e sur le locuteur, dans ce cas elle est expressive fonction Ă©motive. Elle constitue alors le cas limite dâexpressivitĂ© et reprĂ©sente une marque de subjectivitĂ©, âą soit elle est centrĂ©e sur lâinterlocuteur, dans ce cas, elle est appellative, impĂ©rative ou interrogative fonction conative âą soit elle est reprĂ©sentative dâun bruit, dâun cri, dâun son. Cette derniĂšre fonction du langage fonction phatique sâapplique par excellence Ă lâonomatopĂ©e Hourra ! », zon-zon », cou-cou ! », rĂ©cit N°5 Quant aux jurons ou gros mots, ils transgressent linguistiquement un code moral ou religieux. Ils agissent comme dĂ©charge Ă©motive » du locuteur. Comme le rappelle Benveniste le juron est un jurement dâoutrage qui procĂšde du besoin de violer lâinterdiction biblique de prononcer le nom de dieu, une blasphĂ©mie » ProblĂšmes de Linguistique gĂ©nĂ©rale, 1974. Câest ainsi que au nom de dieu » devient au nom du ciel », par Dieu » devient parbleu » et sacrĂ© dieu » se transforme en sapristi » ou saperlipopette » rĂ©cit N°5. Bernique ! Bigre ! Bougre ! Chiche ! Chouette ! Ciel ! Dame ! Damnation ! Diable ! Diantre ! Dieu ! EurĂ©ka ! Fichtre ! FlĂ»te ! Foin ! Hallali ! Hardi ! Haro ! Jarnicoton ! Montjoie ! Morbleu ! Morgue ! Oust ! Palsambleu ! Parbleu ! Pardi ! Pardieu ! PeuchĂšre ! Sacrebleu ! Sapristi ! Saperlipopette ! Scrogneugneu ! SĂ©same ! Turlututu ! Ventrebleu ! Vertudieu ! Zut ! - les proverbes et les dictons Câest le rĂ©cit N°10 qui appelle cette entrĂ©e avec lâinterdit des parents et le dicton quâils prononcent Ă leur fils quand les pigeons voleront dans lâeau ⊠et quand les poissons nageront dans les nuages ». On sâattendait bien sĂ»r Ă la tournure plus connue quand les poules auront des dents ». Elzbieta nous offre 42 lĂ lâoccasion de rechercher les dictons et proverbes construits Ă partir du mot mer âą Les mĂ©chants sont comme la mer agitĂ©e qui ne peut se calmer » IsaĂŻe âą Les riviĂšres ne se prĂ©cipitent pas plus vite dans la mer que les hommes dans lâerreur » Voltaire âą On ne peut sĂ©cher la mer avec une Ă©ponge ni prendre la lune avec les dents » âą Les vertus se perdent dans lâintĂ©rĂȘt comme les fleuves se perdent dans la mer » La Rochefoucault âą Quand la mer sera sans eau, le loup se mariera Ă lâagneau » âą Si contre la vague la mer se brise, saute de vent vient en surprise » âą A force de contempler la mer, on a fini un jour par la prendre » ⊠et de sâintĂ©resser aux expressions similaires en anglais ex quand les poules auront des dents » devient en anglais quand les cochons auront des ailes » = and pigs might fly » ex innocent comme lâagneau qui vient de naĂźtre » devient en anglais comme un bĂ©bĂ© dans les bois » = He is babe in the woods » ⊠c EntrĂ©e GĂ©ographie » Lâalmanach regorge de noms de lieux, dâĂźles, de Terres lointaines, de mers et dâocĂ©ans qui sont autant dâinvitations Ă voyager sur le planisphĂšre. Elzbieta a pris un grand plaisir Ă choisir les noms les plus originaux et les moins connus pour brouiller les pistes, Ă tel point quâon se demande parfois si les lieux quâelle cite existent rĂ©ellement ou sont le fruit de son imagination. Ainsi les Ăźles Nicobar, la cĂŽte Coromandel, la cĂŽte Malabar, les Ăźles Krk, Yap et Truk existent bel et bien. Un vĂ©ritable travail de documentation, de recherche sera Ă mener avec les Ă©lĂšves nom des continents, des fleuves, des ocĂ©ans, des pĂŽles, des mersâŠ, situation et caractĂ©ristiques. Des routes maritimes seront Ă tracer la route du rhum dĂ©couvrir des courses en mer cĂ©lĂšbres et toujours dâactualitĂ© comme le VendĂ©e Globe, le TrophĂ©e Jules Verne, mais aussi routes des grands explorateurs la route des Indes. 43 d EntrĂ©e Histoire » Lâalbum peut ĂȘtre le support dâactivitĂ©s menĂ©es en Histoire sur les grandes dĂ©couvertes, lâhistoire de la navigation, lâĂ©volution des diffĂ©rents types de bateaux au fil des Ăąges goĂ©lette, radeau, drakkar ; la coque Ă©chouĂ©e de lâillustration du rĂ©cit N°9 ne faitelle pas rĂ©fĂ©rence Ă un drakkar ?, lâhistoire des phares en Aquitaine, lâhistoire de la piraterie et de la flibusterie au cours des siĂšcles. Lâalmanach sera le prĂ©texte rĂ©cits N°12, N°5, N°7, N°9 de dresser le portrait de pirates cĂ©lĂšbres Jean Bart, Olivier Le Vasseur, Sir Francis Drake, William Kidd, Grace OâMalleyâŠ. Les textes dâElzbieta seront le support de recherches pirates » Qui Ă©taient les boucaniers ? Les flibustes ? Les corsaires ? Que dĂ©signait le droit de pacotille ? Pourquoi Saint Malo Ă©tait une citĂ© corsaire ? OĂč se situe la cĂ©lĂšbre Ăźle de la Tortue ? Et Ă quoi servait-elle ? e EntrĂ©e Sciences et technologie » LâĂ©tude des fonds marins, de la faune et de la flore maritimes est une des pistes qui vient immĂ©diatement Ă lâesprit classification des animaux marins, prĂ©dateurs, chaĂźnes alimentaires, adaptation au milieu, modes de dĂ©placement, espĂšces en voie de disparition, ex le narval. Une approche des notions dâĂ©cologie, de dĂ©veloppement durable et de prĂ©servation de lâenvironnement pourra complĂ©ter lâĂ©tude de la faune et la flore marines espĂšces en voie de disparition, espĂšces protĂ©gĂ©es, rĂ©serves naturelles, recherche dâĂ©nergies renouvelables et non polluantes Ă©nergie solaire, Ă©olienne, hydraulique, gĂ©othermique, biomasseâŠ. Je renvoie aux sites et qui proposent de nombreuses pistes de travail en classe avec les Ă©lĂšves. En technologie, lâĂ©tude des phares signalisation maritime, une approche des techniques dâĂ©mission des lumiĂšres systĂšme de lentilles, feux fixes, feux Ă occultation, lampe xĂ©non, lampe halogĂšne et des sirĂšnes alerte, secours, incendie pourront ĂȘtre mises en place. Un travail sur les quatre Ă©lĂ©ments lâeau pourquoi lâeau estelle bleue ?, lâair Ă©tudes climatologiques, les vents, les raz-demarĂ©e, les tsunamis, le trajet dâune masse dâair, sa constitution, la terre et le feu notion de gĂ©ologie et approche du volcanisme pourra ĂȘtre dĂ©veloppĂ©. 44 Enfin, Ă partir des rĂ©cits N°8 et N°9, on pourra aborder le rĂŽle de la lune comme satellite de la Terre, son influence sur la vie terrestre les marĂ©es, la rotation de la Terre, le cycle des saisons Ă©quinoxe, solstice, les planĂštes du systĂšme solaire. f EntrĂ©e Arts visuels » Pour complĂ©ter les pistes de travail dĂ©jĂ proposĂ©es dans ce domaine, le rĂ©cit N°9 et son illustration, page de gauche on notera Ă cette occasion le jeu dâinversion dâimages dâune page Ă lâautre le pont sur la page de gauche appelle la barque, comme un pont inversĂ©, sur la page de droite, nous convient Ă explorer lâart asiatique, plus largement le Japonisme, ce courant de peinture de la fin du XIX Ăšme siĂšcle et du dĂ©but du XX Ăšme siĂšcle qui inspira tant lâart moderne que les impressionnistes. En effet, de Klimt Ă Monet, en passant par Van Gogh et Bonnard, tous les peintres de cette pĂ©riode puisĂšrent leur inspiration dans lâart asiatique. Les expositions universelles permirent au grand public de lâĂ©poque de se familiariser avec lâart japonais. Hiroshige Le pont TaĂŻko, Hiroshige Van Gogh Pont japonais Ă Giverny, Monet 45 g EntrĂ©e Musique » LâentrĂ©e musicale dans lâalbum dâElzbieta semble moins explicite, plus ardue que les autres ; câest que cette approche participe du travail de dĂ©codage-encodage citĂ© prĂ©cĂ©demment. Comme le dit Jean-Marc Bouhelier Conseiller pĂ©dagogique en musique de Haute Marne, dont je reprends ici le travail lâauteure ne nous invite-t-elle pas dĂšs le dĂ©but de lâouvrage, comme un vĆu 1er Janvier, Ă porter notre attention sur les langages, Ă©critures, imagesâŠsupports pour nous lecteurs de notre navigation ?⊠Câest une sorte de dĂ©chiffrement sans fin qui semble sâouvrirâŠEt câest bien lĂ le propre des Ćuvres dâart que dâinviter Ă confronter indices reconnus et signes auxquels chacun peut prĂȘter des sens diffĂ©rentsâŠDĂ©notation et connotation. » Aussi, faudra-t-il partir des sons citĂ©s et Ă©voquĂ©s pour trouver la part de musique dans lâalbum le langage du morse comme un rythme jouĂ© sur des percussions dans le rĂ©cit N°1, le chant envoĂ»tant de la sirĂšne comme La mer » et Jeux de vagues » de Claude Debussy, oĂč le cor anglais semble rĂ©pondre aux voix des seize sirĂšnes 8 soprano et 8 contralto dans le rĂ©cit N°3, lâĂźle dĂ©serte comme une Ă©vocation de LâĂźle joyeuse » de Debussy dans le rĂ©cit N°5, la sirĂšne comme Ă©cho Ă lâOndine » de Maurice Ravel dans le rĂ©cit N°6, la lune qui chante et pleure dâĂȘtre seule comme une plainte dans Sonate au clair de lune » de Beethoven dans le rĂ©cit n°8, les reflets dâeau comme un miroir des reflets dâeau » de Claude Debussy dans le rĂ©cit N°10, la fille-sirĂšne comme la voix dâ »Ondine » de Claude Debussy dans le rĂ©cit N°11, et le vaisseau fantĂŽme comme illustration du fameux Vaisseau fantĂŽme » de Richard Wagner dans le rĂ©cit N°12. Je renvoie pour une analyse musicale fouillĂ©e du Petit navigateur illustrĂ© au travail trĂšs prĂ©cis de Jean-Marc Bouhelier Cette entrĂ©e musicale sera aussi lâoccasion de prĂ©senter aux Ă©lĂšves lâinstrument de musique appelĂ© sirĂšne, disque tournant percĂ© de trous, dont le son rĂ©sulte de sa vitesse de rotation. Cet instrument est utilisĂ© en musique contemporaine et classĂ© dans la rubrique des percussions. On notera au passage que le nom sirĂšne apparaĂźt dĂšs 1820 et est utilisĂ© pour dĂ©signer les premiers pianos droits. 46 âą QUELQUES PISTES DE RECHERCHE A Travailler les interjections et leur rĂŽle dans lâĂ©noncĂ©. Etudier pour cela les interjections et jurons du rĂ©cit N°5 Le naufragĂ© de lâĂźle dĂ©serte fichez-moi le camp, manches Ă air ! Sacs Ă huile ! Queues de rats ! » B Dresser une liste des jurons et travailler simultanĂ©ment les niveaux de langue soutenu, standard, familier, argotique et grossier. C Rechercher dans les bandes dessinĂ©es connues des Ă©lĂšves Tintin et AstĂ©rix les interjections et jurons chers au Capitaine Haddock Sacrebleu ! Mille sabords ! Tonnerre de Brest et Ă AstĂ©rix nom du pipe ! Par Jupiter ! Par Toutatis ! D Comme il existe des proverbes et dictons pour prĂ©voir le temps, inventer des dictons pour prĂ©dire un Ă©vĂ©nement heureux ou malheureux, pour dĂ©crire la classe et les relations entre le maĂźtre et les Ă©lĂšves. Varier les situations de production. E CrĂ©er un texte court dĂ©crivant les couleurs des mers du globe la mer rouge, la mer noire, la mer blanche, la mer jaune, la mer verte, les situant et les caractĂ©risant, travail liĂ© de production dâĂ©crit et de gĂ©ographie F Travailler sur la piraterie et ses rĂšgles, Ă©crire un code dâhonneur du pirate dâaprĂšs le traitĂ© de NimĂšgue signĂ© sous Louis XIV. G Retracer les routes maritimes des grandes dĂ©couvertes, ainsi que les routes maritimes dâElzbieta voir les voyages rĂ©alisĂ©s et ceux projetĂ©s par les personnages, ex le long voyage de LĂ©on Fulmar, rĂ©cit N°2. Les Ă©lĂšves pourront sâamuser Ă pointer sur un planisphĂšre les Ăźles, mers, cĂŽtes citĂ©es, puis relier avec un brin de laine les diffĂ©rents lieux. Un travail de comparaison avec les courses maritimes actuelles pourra ĂȘtre envisagĂ© afin de chercher les ressemblances, les noms connus. Elzbieta sâen est-elle inspirĂ©e ? H Classer les animaux marins selon leurs caractĂ©ristiques majeures. Etudier leur habitat, leur mode de vie sĂ©dentaire, nomade, migrateur, leurs liens avec le monde imaginaire des hommes ex le chant des baleines et le chant des sirĂšnes I RepĂ©rer sur le globe des Ăźles volcaniques. Comprendre le phĂ©nomĂšne des sĂ©ismes. Savoir utiliser un vocabulaire propre aux tremblements de terre plaques, magma, cratĂšre, fissures, Ă©ruption 47 J Peindre Ă lâencre des estampes Ă la maniĂšre de HokusaĂŻ » pour lier le thĂšme de lâalbum dâElzbieta la mer et cette technique artistique particuliĂšre. La vague, HokusaĂŻ K Faire une recherche sur le mythe des sirĂšnes comme inspiration musicale, dresser un rĂ©pertoire vocal, instrumental. Ecouter des enregistrements de chants de baleines, bruts ou orchestrĂ©s. Proposer lâĂ©coute de Local Hero, musique de film, de Mark Knopfer, chant des baleines avec The rock and the water et chant des vagues avec The ceilidh and the northern lights et The mist colored mountains. *** Lâexploration du Petit Navigateur illustrĂ© nous a emmenĂ©s dans un monde imaginaire oĂč Elzbieta aime Ă brouiller les pistes par un jeu de rĂ©fĂ©rences sans cesse renouvelĂ©. Elle nous convie Ă un voyage de 12 mois car La mer est immense et il faut bien les douze mois de lâannĂ©e pour la parcourir en entier », invitation en Ă©cho au fameux Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Comme le fait judicieusement remarquer Yves-Marie Sandrin La forme mĂȘme de lâalmanach ne crĂ©e-t-elle pas lâimage du cycle sans fin ? Dâune invitation au voyage continue que confirment les points de suspension du rĂ©cit de NoĂ«l, dernier conte de lâalbum ? » 48 8 Bibliographie dâElzbieta Larirette et catimini, LâEcole des Loisirs, 1988 Je voudrais un petit garçon, LâEcole des Loisirs, 1988 Grimoire de sorciĂšre, LâEcole des Loisirs Pastel, 1990 Ma petite fille est toute petite, Pastel, 1990 La mer est trĂšs mouillĂ©e, Pastel, 1990 Bon appĂ©tit Catimini, Pastel, 1990 Es-tu folle Cornefolle ?, Pastel, 1990 Joyeux NoĂ«l, Hatier, 1990 Joyeuses PĂąques, Hatier, 1990 Bon anniversaire, Hatier, 1990 Vive le carnaval, Hatier, 1990 Jeux dâenfants, Hatier, 1990 Le petit navigateur illustrĂ©, Pastel, 1991 La pĂȘche Ă la sirĂšne, LâEcole des Loisirs, 1993 La nuit de lâĂ©toile dâor, Pastel, 1993 Flon-Flon et musette, Pastel, 1993 Pomdarinette apprentie sorciĂšre, LâEcole des Loisirs, 1993 Clown, Pastel, 1994 Saperli et Popette, Pastel, 1994 Un amour de Colombine, Pastel, 1994 Le MystĂšre des chats ensorcelĂ©s, Pastel, 1996 OĂč vont les bĂ©bĂ©s ?, Pastel, 1997 Lâenfance de lâart, Editions du Rouergue, 1997 Bibi, Pastel, 1998 Toi + Moi = Nous, Pastel, 1998 Petite Lune, Pastel, 1998 Dragon vole, Pastel, 2000 Petit gris, LâEcole des Loisirs, 2000 Le voyage de Turlututu, Pastel, 2000 Echelle de magicien, Pastel, 2000 Petit lapin HoplĂ , Pastel, 2001 Petit-FrĂšre et Petite-SĆur, Albin Michel Jeunesse, 2001 Gargouilles, sorciĂšres et compagnie, Editions du Rouergue, 2002 49
Dans cette activitĂ© anniversaire pour les plus grands, le trĂ©sor des sirĂšnes des OcĂ©ans te proposent une aventure magique, sous forme de chasse au trĂ©sor. Viens-vite la dĂ©couvrir ! Le trĂ©sor magique des sirĂšnes AthĂ©a, Princesse des Mers et des OcĂ©ans, un malheur vient de sâabattre sur le royaume des SirĂšnes ! La terrible sorciĂšre Midania vient de sâemparer de ton trĂ©sor, la fabuleuse perle de lâOcĂ©an, grĂące Ă un sortilĂšge trĂšs puissant lancĂ© Ă tes gardes royaux. Pars immĂ©diatement avec tes soeurs sirĂšnes Ă la recherche du trĂ©sor, et traverse les mers et les ocĂ©ans pour trouver des indices qui te mĂšneront jusquâĂ la cachette secrĂšte de Midania. Fais bien attention, elle est accompagnĂ©e dâune bande de requins peut sympathiques qui nâhĂ©siteront pas Ă te piĂ©ger pour te faire Ă©chouer ta quĂȘte. Affronte le danger, rĂ©sous des Ă©nigmes, et dĂ©fis la sorciĂšre des mers pour rĂ©cupĂ©rer la Perle de lâOcĂ©an, et finalement sauver le royaume des sirĂšnes ! Dans notre kit activitĂ© anniversaire est inclus Contenu 1 histoire Ă raconter 1 guide organisateur Des invitations anniversaire 2 dĂ©fis collectifs 10 indices Ă dĂ©couper 3 mini-jeux labyrinthe, Ă©nigme, etc⊠1 fiche trĂ©sor Des aides de jeu pour les dĂ©fis 1 fiche message ou code secret Des diplĂŽmes garçon et fille Bonus couronne de sirĂšne deux couleurs Du matĂ©riel facultatif reçu avec le kit de jeu en tĂ©lĂ©chargement sĂ©parĂ© peut vous ĂȘtre proposĂ© pour lâanimation de certains dĂ©fis. Informations sur le jeu Enfants de 7 Ă 10 ans Temps de prĂ©paration 20 minutes Temps de jeu 60 minutes+ selon le nombre de participants Lieu intĂ©rieur et/ou extĂ©rieur MatĂ©riel nĂ©cessaire du matĂ©riel simple peut ĂȘtre nĂ©cessaire pour certains jeux tels que des ciseaux, de la colle, du ruban, du scotch⊠Par ailleurs ce jeu est mixte diplĂŽme fille ou garçon A noter Tous nos jeux nĂ©cessitent lâorganisation et la prĂ©sence dâun adulte pour leur bon dĂ©roulement. Qui sommes nous ? est un concept original de jeux pour anniversaire pour les enfants entre 4 et 10 ans. Nos jeux sont des kits clĂ© en main » Ă tĂ©lĂ©charger sous format PDF. Un kit dâanimation permet dâorganiser et dâanimer une activitĂ© anniversaire Ă la maison sans trop de prĂ©paratifs puisque tout est fourni, et ça pour le plus grand plaisir des enfants ! La prĂ©paration est simple et rapide, et vous pouvez adapter nos jeux selon vos envies Organisation dâune fĂȘte dâanniversaire Ă thĂšme Pirates, Cow-boys, Chevaliers, Princesses, fĂ©es Organisation dâun goĂ»ter organisĂ© exemple Halloween, NoĂ«l, PĂąques Animation dâune activitĂ© en famille nos jeux fonctionnent mĂȘme si un enfant seulement participe Nos jeux sont divisĂ©s en deux catĂ©gories dâĂąge, les 4 ans, 5 ans, 6 ans et les 7 ans, 8 ans, 9ans, 10 ans. Plusieurs thĂšmes sont disponibles, et correspondent aux attentes des enfants. Notre catalogue est mis Ă jour rĂ©guliĂšrement avec de nouvelles thĂ©matiques, nous mettons Ă©galement Ă disposition de nombreux jeux Ă tĂ©lĂ©charger gratuitement. Commande & tĂ©lĂ©chargement Nos produits tĂ©lĂ©chargeables sont disponibles dĂšs validation de votre commande sur la page dâachat confirmĂ©. Toutefois, vous pourrez Ă©galement rĂ©cupĂ©rer votre tĂ©lĂ©chargement Ă rĂ©ception du mail de confirmation, ou sur votre compte utilisateur Ăąme dâenfant ! Les fichiers se tĂ©lĂ©chargent sous format PDF et sont Ă imprimer. NĂ©anmoins vous pourrez sauvegarder votre achat sur PC, tablette ou smartphone. Tous nos jeux sont tĂ©lĂ©chargeables en illimitĂ©. NâhĂ©sitez pas Ă nous contacter par mail si vous avez des questions Ă info A vous de jouer ! tous droits rĂ©servĂ©s INPI Seuls les clients connectĂ©s ayant achetĂ© ce produit ont la possibilitĂ© de laisser un avis.
Les kits anniversaire Chasse au timbre Ă tĂ©lĂ©charger La Chasse au Timbre Les kits chasse au trĂ©sor Une Ă©nigme pour sauver la planĂšte La chasse aux timbres Faire dĂ©couvrir lâunivers du timbre le temps dâune chasse au trĂ©sor. Une activitĂ© ludique Ă faire Ă la maison pour animer les goĂ»ters dâanniversaire de vos enfants ! TĂ©lĂ©charger les kits Stimule l'imagination de vos enfants Comme le disait Albert Einstein L'imagination est plus importante que le savoir ! » Une activitĂ© originale pour les anniversaires Un kit complet Ă imprimer et prĂȘt Ă lâemploi pour animer la fĂȘte ! Jouer avec plaisir et envie pour apprendre Le jeu est tout simplement le meilleur outil pour que vos enfants apprennent de façon efficace ! Nos kits Ă tĂ©lĂ©charger et Ă imprimer Voici nos kits thĂ©matiques de chasse aux timbres que vous pouvez tĂ©lĂ©charger gratuitement. Tim, le petit timbre vous guide Ă chaque Ă©tape ! â Kit n°1 âLa chasse aux timbres des animaux TĂ©lĂ©charger â Kit n°2 âLa chasse aux timbres des sports TĂ©lĂ©charger â Kit n°3 âLa chasse aux timbres des personnages de BD TĂ©lĂ©charger â Kit n°4 âLa chasse aux timbres de la nature TĂ©lĂ©charger
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